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on - Dec 5 -
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À Guelmim, ce qui devait être un projet exemplaire d’éducation et de développement régional s’est transformé en un véritable bras de fer entre habitants et lobbies immobiliers. Face à ces tensions croissantes, le ministère de l’Intérieur s’est saisi de l’affaire, avec pour objectif de démêler ce dossier controversé.
Le projet d’implantation d’une faculté des sciences juridiques et économiques, validé et inscrit dans le Bulletin officiel, semble aujourd’hui menacé par des intérêts privés qui tentent d’imposer un déplacement vers une zone périphérique isolée. Une manœuvre énoncée comme étant une tentative de valorisation spéculative des terrains détenus par des promoteurs immobiliers au détriment de l’intérêt public.
Le Wali de la région Guelmim-Oued Noun, Mohamed Najem Abhay, a récemment été saisi par des plaintes émanant des citoyens de Guelmim. Ces derniers s’opposent fermement au déplacement de l’établissement universitaire initialement prévu à « Erg Assfar », un site proche du centre-ville.
Ce lieu, selon eux, est idéal pour accueillir une infrastructure éducative car, il s’intègre dans un tissu urbain dense, facilement accessible et entouré d’autres établissements éducatifs comme l’Institut supérieur d’hôtellerie. En revanche, le site alternatif proposé, situé à une dizaine de kilomètres, est décrit comme un « no man’s land », dépourvu d’infrastructures, de transport urbain et de services de base, rendant son accès difficile pour les étudiants.
Au cœur de cette polémique donc, des promoteurs immobiliers accusés d’exercer des pressions afin de déplacer le projet vers une zone dans laquelle ils possèdent d’importantes parcelles. L’objectif serait de profiter de l’implantation de la faculté pour valoriser ces terrains et augmenter leur valeur marchande. Une stratégie qui suscite l’indignation des familles et des associations locales, pour qui l’éducation ne doit pas devenir l’otage de spéculations immobilières.
Les habitants ne décolèrent pas, estimant que cette relocalisation ne répond ni aux besoins des étudiants ni à ceux de la ville. En s’éloignant du cœur urbain, le projet risquerait de priver une grande partie de la population d’un accès équitable à l’éducation. Par ailleurs, cette tentative de « déplacement forcé » soulève des questions plus larges sur la gestion des biens publics et l’influence des intérêts privés sur les décisions publiques.
Face à ces tensions, le ministère de l’Intérieur s’est rapidement impliqué, cherchant à clarifier et à résoudre cette affaire sensible. Parallèlement, la députée du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, Aouicha Zelfi a interpellé le ministre de l’Enseignement supérieur pour dénoncer le rôle présumé des promoteurs immobiliers et demander des garanties sur la transparence et l’équité des décisions relatives à ce projet.
Dans sa requête, la députée a souligné l’impact négatif qu’aurait ce transfert sur les étudiants et leurs familles, en particulier en l’absence de moyens de transport adaptés. Elle a également mis en garde contre les dérives potentielles liées à la mainmise des lobbies immobiliers sur des projets d’intérêt public, appelant les autorités à réaffirmer la priorité de l’intérêt général sur les ambitions privées.
Cette affaire va bien au-delà du simple déplacement d’un projet universitaire. Elle met en lumière des problématiques structurelles qui gangrènent parfois la gestion des ressources publiques au Maroc : la pression des intérêts privés, les conflits entre développement urbain et aménagement du territoire, ainsi que l’équité d’accès aux services essentiels.
D’un côté, le maintien du projet dans son emplacement initial, proche du centre-ville, symbolise une vision du développement intégrant les besoins sociaux, économiques et éducatifs. Il répond à une logique de proximité, essentielle pour les étudiants issus de familles modestes. De l’autre, le déplacement vers une zone périphérique traduit une tendance préoccupante où les intérêts privés peuvent influencer sur des décisions stratégiques, mettant en péril les projets qui devraient avant tout profiter aux citoyens.
Cette controverse soulève également des questions sur la planification urbaine dans les villes en expansion comme Guelmim. Le choix de déplacer un projet éducatif vers une zone mal desservie et sous-équipée ne semble pas s’inscrire dans une vision cohérente de l’aménagement territorial. Il reflète une déconnexion entre les décisions prises au sommet et les réalités vécues par les populations locales.
Pour les habitants de Guelmim, cette affaire traduit leur aspiration à un développement équitable et à des décisions publiques qui priorisent les besoins de la population sur les ambitions des puissances économiques locales. L’issue de ce conflit dépendra des arbitrages des autorités, appelées à garantir que ce projet éducatif reste au service des étudiants et de la communauté, plutôt que d’intérêts économiques privés. Les semaines à venir seront déterminantes pour l’avenir de cette faculté et pour la confiance des citoyens envers leurs institutions.
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