Le cabinet de sécurité israélien va adopter un cessez-le-feu au Liban « ce soir », a annoncé M. Netanyahu.
Il a averti toutefois que son pays « répondra » si le Hezbollah viole la trêve et conservera une liberté d’action « totale » au Liban.
Une trêve au Liban permettra à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne », a-t-il encore dit.
Il s’exprimait à l’issue d’une journée marquée par les plus violents raids israéliens sur Beyrouth, depuis que Israël a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements massifs visant le Hezbollah pro-iranien dans le pays voisin, puis y a entamé le 30 septembre des opérations au sol dans le sud.
Un cessez-le-feu doit aussi aider à mettre fin au conflit à Gaza, avait estimé, avant l’annonce de l’accord, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.
Les ministres des affaires étrangères du G7 avaient eux appelé mardi à un « cessez-le-feu immédiat », tandis que le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, déclaré que le gouvernement israélien n’avait « plus d’excuses » pour le refuser.
Selon le site d’information américain Axios, l’accord est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l’armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l’armée libanaise s’y déployer.
Il inclut la mise en place d’un comité international pour surveiller son application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances sur leur soutien à une action militaire israélienne en cas d’actes hostiles du Hezbollah.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a prévenu mardi que son pays agirait « avec force » en cas de violation d’un accord.
La médiation internationale a pris pour base la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
M. Netanyahu va toutefois devoir convaincre ses alliés d’extrême-droite: lundi, son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a estimé qu’un cessez-le-feu serait « une grosse erreur ».
Se venger des Libanais
Avant de donner son feu-vert, Israël a multiplié mardi ses bombardements aériens en plein centre de la capitale libanaise – où au moins dix personnes ont été tuées selon les autorités libanaises – et sa banlieue sud, bastion du Hezbollah, après des appels à évacuer.
Un député du Hezbollah, Amin Cherri, a accusé Israël de vouloir « se venger des Libanais » avant un cessez-le-feu.
L’armée israélienne a fait état dans l’après-midi de plus de 20 projectiles tirés du Liban contre Israël. Elle a aussi fait part de frappes dans le sud du Liban et d’une opération terrestre dans « la région du fleuve Litani », au nord duquel Israël dit vouloir repousser le Hezbollah.
La guerre a qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas s’est propagée au Liban après un an d’échanges de tirs de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise.
Israël affirme vouloir neutraliser dans le sud du Liban le Hezbollah, qui a ouvert un front contre lui le 8 octobre 2023 en soutien à son allié du Hamas, pour permettre le retour de quelque 60.000 habitants du nord chassés par ses tirs.
Selon le ministère libanais de la Santé, près de 3.800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier. Les hostilités ont déplacé quelque 900.000 personnes, selon l’ONU.
Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.
Avant l’annonce du cessez-le-feu, des habitants du nord d’Israël interrogés par l’AFP s’y affirmaient opposés: « à mon avis, ce serait une grave erreur tant que le Hezbollah n’aura pas été complètement éliminé », déclarait ainsi Maryam Younnes, une étudiante de 29 ans.
Mardi soir, des manifestants s’étaient rassemblés devant le ministère de la défense à Tel-Aviv pour protester contre un accord.
Selon le ministère de la Santé, près de 3.800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.