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on - Jun 29 -
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Le “Rapport 2023 sur la liberté de religion dans le monde“, publié par le département d’Etat américain, s’est accompagné d’un discours du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken qui, à première vue, a défendu les droits religieux avec ferveur.
Cependant, une lecture attentive révèle une ironie mordante dans le contexte global des guerres civilisationnelles et des politiques souvent contradictoires des pays occidentaux, particulièrement vis-à-vis de l’Islam. « Ce rapport soutient notre vision d’un avenir où chacun a non seulement la possibilité de choisir ses croyances et de les pratiquer, mais aussi le droit de ne pas croire ou de ne souscrire à aucune religion, » déclare Blinken. Noble idéal, certes. Mais, cette vision se heurte à une réalité où les politiques de nombre de pays occidentaux et autres, semblent systématiquement cibler et stigmatiser l’Islam.
Les médias occidentaux, toujours prompts à brandir la menace islamique, omettent souvent de mentionner les restrictions religieuses croissantes et les actes islamophobes sur leurs propres territoires. L’hypocrisie est palpable lorsque qu’il est souvent dénoncé dans ces pays, les violences contre les communautés religieuses tout en fermant les yeux sur les politiques discriminatoires dans son propre pays comme la France où les Pays-Bas par exemple. Les mentions répétées de la protection des droits religieux cachent mal un agenda où certains groupes sont plus égaux que d’autres.
Liberté sous condition
Blinken fait bien de souligner : « Le respect de la liberté religieuse renforce d’autres droits, tels que celui de parler librement, de se réunir pacifiquement et la capacité à participer à la vie politique ». Cependant, la réalité démontre que ces libertés sont souvent sélectives. En France, par exemple, la laïcité est invoquée pour justifier des lois interdisant le port du hijab (voile) dans les lieux publics, restreignant ainsi la liberté de milliers de femmes musulmanes.
Les exemples de la Tchéquie et de l’Allemagne sont loués, mais qu’en est-il des politiques restrictives en Europe qui ciblent spécifiquement les communautés musulmanes ? En Allemagne, bien que les autorités travaillent avec les survivants des crimes de Daech, les Musulmans doivent faire face à des stéréotypes persistants et à des discriminations dans la vie quotidienne. L’ironie d’une Europe qui se targue de défendre les droits humains tout en adoptant des politiques de plus en plus restrictives envers ses propres citoyens musulmans est saisissante.
En Europe, plusieurs pays ont adopté des lois limitant l’expression religieuse visible des musulmans, sous couvert de sécurité et de laïcité. Les restrictions sur le port du voile ou de tout autre symbole religieux deviennent progressivement courantes, créant un climat de suspicion et de discrimination. Pourtant, ces mêmes pays se targuent d’être des bastions de la liberté et de la tolérance.
Blinken évoque et à juste titre, les « groupes extrémistes violents« . Le Hamas, responsable, selon lui, de la montée de l’antisémitisme et de l’islamophobie après les récents conflits, en est un. Il est indéniable que les actes de violence doivent être condamnés. Cependant, blâmer unilatéralement ces groupes tout en omettant les actions d’Israël contre les Palestiniens dans les territoires occupés est une simplification dangereuse. La violence engendre la violence, et l’occupation prolongée et les violations des droits humains par Israël jouent un rôle crucial dans le cycle de la haine.
Cas sélectifs de liberté
Les attaques contre des lieux de culte musulmans et juifs aux Etats-Unis après le conflit à Gaza illustrent bien cette montée de la violence. Blinken mentionne, dans son discours, une hausse spectaculaire des crimes de haine contre les musulmans et les juifs. Cependant, force est de constater que le secrétaire d’Etat omet de souligner comment des discours politiques et médiatiques ont alimenté ces tensions. Les politiques de profilage racial et les restrictions sur les migrations musulmanes ont également contribué à cette atmosphère toxique.
Le rapport cite des pays comme la Hongrie pour leurs propos antimusulmans et antisémites. A vrai dire, ces critiques sont justifiées. Mais, où est la mention des Etats-Unis, dans laquelle des figures politiques de premier plan n’hésitent pas à recourir à une rhétorique islamophobe pour mobiliser leur base électorale ? Le double standard est frappant : dénoncer les autres tout en ignorant les réalités dérangeantes et dérives chez soi, semble être la règle.
Les guerres civilisationnelles, alimentées par des politiques discriminatoires et des médias biaisés, continuent de diviser le monde. La véritable liberté de religion nécessite une introspection honnête et une cohérence dans les politiques internes et internationales. Le discours de Blinken, bien que remplies de bonnes intentions, souligne la difficulté de promouvoir une véritable liberté religieuse sans tomber dans le piège des doubles standards.
La défense des droits religieux ne devrait pas être une arme politique. En revanche, un engagement sincère envers la justice et l’égalité pour tous, indépendamment de la foi ou de l’absence de foi. En l’absence de cette sincérité, les discours sur la liberté religieuse resteront de la pure rhétorique, détachés de la réalité vécue par des millions de personnes à travers le monde.
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