Une récente étude du Haut-commissariat au Plan a révélé une hausse de 76,4% du nombre d’étrangers au Maroc entre 2014 et 2024. Toutefois le nombre d’étrangers résidents dans le pays ne dépasse pas les 0,4% sur le total de la population.
Des transformations profondes ont marqué le paysage social au Maroc ces 10 dernières années, avec une hausse de résidents étrangers, notamment subsahariens, faisant du Maroc une terre d’accueil sur le long terme et non plus seulement un pays de transit pour les migrants qui souhaitent aller vers l’Europe
En s’appuyant sur les données du recensement général de la population et de l’habitat de 2024, les HCP a publié une étude sur le nombre d’étrangers résidents au Maroc.
Selon les chiffres, ils seraient 148 152 personnes sur une population d’environ 36,8 millions d’habitants, atteignant 64 151 personnes de plus et enregistrant une hausse de 76,4% sur les dix dernières années enregistrées.
Ces chiffres s’expliquent en raison de la démarche du Maroc opérée en 2013, un tournant majeur dans sa politique d’immigration qui s’est concrétisé par l’adoption de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA).
Cette stratégie a opéré une transition d’une approche essentiellement sécuritaire à une approche humaniste et intégrée fondée sur les droits humains, ouvrant la voie à la régularisation de dizaines de milliers de migrants principalement originaires d’Afrique subsaharienne.
Deux campagnes de régularisations ont été opérées en 2014 et 207, et ont donné la possibilité à ces migrants d’obtenir un statut légal leur permettant l’accès au marché du travail, d’obtenir des services sociaux et à l’éducation.
Les chiffres du HCP confirment qu’ils sont le résultat de cette stratégie des pouvoirs publics, puisque 59,9 % des étrangers résidant au Maroc en 2024 sont originaires d’Afrique subsaharienne, contre 26,8 % en 2014.
En termes de pays les plus représentés, on retrouve le Sénégal et la Côte d’ivoire qui arrivent en tête, suivies par la Guinée, le Mali, le Congo et le Cameroun. Les chiffres indiquent également une tendance de recul des étrangers européens vivant au Maroc, en passant de 40 % en 2014 à 20,3 % en 2024, et un recul des étrangers de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), enregistrant un recul de près de la moitié en 10 ans (de 13,3 % à 7,3 %).
Néanmoins, les chiffres n’indiquent pas la proportion grandissante remarquée de ces étrangers ces dernières années. En effet de nombreux européens, notamment retraités, couples mixtes ou Marocains nés à l’étranger, ont choisi de s’établir au Maroc pour des raisons de qualité de vie ou d’opportunités.
Le HCP note que le proportion de citoyens maghrébins reste faible en dépit des liens géographiques et culturels forts dans la région. Leur pourcentage reste faible, estimé à 6% sur l’ensemble des ressortissants étrangers établis au Maroc. Le Haut-Commissariat au Plan estime que cette baisse revient au retour des Libyens qui s’étaient exilés post crise libyenne en 2011.
L’étude souligne également le motif du choix du Maroc pour les ressortissants étrangers. Les raisons évoquées sont à 53,3 % pour le travail, notamment dans les secteurs du bâtiment, des services, de l’agriculture et de l’économie informelle,
20,8 % pour des raisons familiales et de regroupement et 14 % pour les études et la formation, en particulier les étudiants d’Afrique subsaharienne.
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