L’Indice de Confiance des Ménages (ICM) affiche une légère amélioration au quatrième trimestre 2024, mais les inquiétudes demeurent face à la hausse prévue du chômage et à la perception dégradée des services publics, selon la dernière note d’information du Haut-commissariat au Plan (HCP).

Au quatrième trimestre de 2024, l’ICM s’est hissé à 46,5 points, légèrement au-dessus des 46,2 points notés le trimestre précédent, et des 44,3 points enregistrés à la même période l’année précédente, d’après les résultats de l’enquête de conjoncture auprès des ménages menée par le HCP. Cet indice reflète une amélioration subtile mais révélatrice de l’évolution perçue du niveau de vie, du chômage, de l’opportunité d’acheter des biens durables, et de la situation financière des ménages.

La perception de l’évolution du niveau de vie demeure préoccupante, 81,0% des ménages rapportent une dégradation durant les douze derniers mois, alors que 14,2% notent une stabilité et seulement 4,8% observent une amélioration. Le solde d’opinion, bien que légèrement moins négatif qu’auparavant, reste alarmant à moins 76,2 points, comparativement à moins 75,8 points le trimestre précédent et à moins 83,2 points l’année précédente.

En se tournant vers l’avenir, 53,8% des foyers anticipent une dégradation continue de leur niveau de vie pour l’année à venir, 38,5% prévoient une stabilité, tandis qu’un optimisme modéré persiste pour 7,7% des ménages. Cette attitude est traduite par un solde d’opinion de moins 46,1 points, en légère amélioration par rapport aux moins 49,3 points précédents. Les attentes en matière de chômage sont tout autant inquiétantes, avec 82,7% des ménages prévoyant une hausse, tandis que seuls 5,5% sont plus optimistes. Le solde, lourdement négatif à moins 77,2 points, illustre une légère dégradation par rapport à moins 76,3 points un trimestre plus tôt.

En ce qui concerne l’achat de biens durables, les perceptions restent particulièrement défavorables. Environ 80,0% des ménages jugent qu’il n’est pas judicieux de procéder à de tels achats actuellement, face à 8,1% qui pensent le contraire. Ce sentiment se traduit par un solde d’opinion de moins 71,9 points, accentuant le pessimisme par rapport aux moins 69,7 points du trimestre précédent.

De plus, la perception financière des ménages demeure teintée de préoccupations. Une majorité, soit 56,5%, estime que leurs revenus parviennent tout juste à équilibrer leurs dépenses. Cependant, un pourcentage non négligeable de 41,2% indique qu’ils ont recours à l’endettement ou puisent dans leurs réserves d’épargne, tandis que seulement 2,3% réussissent à épargner une fraction de leurs revenus. Le solde d’opinion, témoin de cette perception morose, reste ancré en territoire négatif à moins 38,9 points, bien qu’en légère amélioration par rapport aux moins 39,3 points du trimestre précédent et moins 40,3 points de l’année antérieure.

En rétrospective, l’évolution de leur situation financière sur les douze mois écoulés est vue sous un jour défavorable par 52,7% des ménages, contre seulement 5,0% qui observent une amélioration. Ce désarroi se traduit par un solde d’opinion négatif de moins 47,7 points, affichant un regain subtil par rapport aux moins 48,4 points du trimestre précédent, bien qu’encore moins alarmant qu’un an plus tôt à moins 56,1 points.

Par ailleurs, l’optimisme se fait rare, avec seulement 15,2% des ménages espérant une amélioration de leur situation financière, tandis que 31,5% anticipent une détérioration. Ici, le solde d’opinion demeure négatif à moins 16,3 points, toutefois marqué par une amélioration comparée aux moins 18,1 points de trois mois plus tôt, bien que plus pessimiste par rapport aux moins 10,6 points observés l’année précédente.

L’enquête du HCP révèle également une perception nuancée des conditions de vie des ménages, en particulier en matière d’épargne et de prix alimentaires. En regardant vers l’avenir, le pessimisme concernant la capacité d’épargner demeure prononcé avec seulement 11,1% des ménages anticipent pouvoir économiser dans l’année à venir, contre 88,9% qui en doutent. Le solde d’opinion, bien qu’un peu moins négatif qu’auparavant, reste à moins 77,8 points, semblable aux trimestres précédents.

Parallèlement, 97,5% des ménages constatent une hausse des prix alimentaires au cours de l’année écoulée, un constat qui se maintient face à l’invariable négativité du solde d’opinion à moins 97,2 points. En ce qui concerne les prévisions pour l’année suivante, 83,3% s’attendent à une poursuite de cette inflation culinaire, confortant ainsi un solde pessimiste à moins 81,8 points.

En plus de ces indicateurs trimestriels, l’évaluation annuelle du HCP met en lumière des perceptions stables sur plusieurs composantes de l’environnement social. Concernant la qualité des prestations administratives, 55,8% des ménages ont noté une amélioration, faisant grimper le solde à 38,4 points contre 36,3 l’année précédente. Néanmoins, la perception de la protection de l’environnement s’est modérée, affichant un solde de 28,8 points, en baisse comparé à 2023.

Quant aux droits de l’Homme, une légère régression est ressentie par les ménages, avec un solde décroissant à 16,2 points. Sur le plan éducatif, un déclin préoccupant est rapporté car 57,9% des ménages perçoivent une détérioration de la qualité des services d’enseignement, marquant une chute du solde à moins 39,8 points par rapport à l’année précédente. Le secteur de la santé n’est pas en reste, où 61,2% des ménages jugent la qualité des services en déclin, et l’écart du solde passe de moins 44,0 à moins 48,8 points, illustrant une aggravation perceptible.

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