Le Haut Commissariat au Plan (HCP) a révélé, dans une enquête publiée à l’occasion de la Journée nationale de la femme, que 86,8 % des Marocains s’opposent à l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage. Ce refus est plus marqué en milieu urbain (89,2 %) qu’en milieu rural (82,8 %).

Les hommes manifestent une opposition plus forte à cette idée, avec 92,3 % d’entre eux qui rejettent catégoriquement ce changement. Paradoxalement, bien que les femmes seraient les principales bénéficiaires de cette réforme, environ 81,4 % d’entre elles partagent ce refus.

L’enquête, intitulée « Que pensent les Marocains de l’égalité entre les hommes et les femmes ?« , repose sur les données de l’étude nationale de 2016 sur les perceptions des familles en lien avec les Objectifs de Développement Durable. Selon les résultats, environ six Marocains sur dix (58,4 %) estiment qu’il n’existe pas d’égalité entre les sexes. Cette perception est plus répandue en milieu rural (65,8 %) qu’en milieu urbain (52,4 %).

Il existe également un écart important dans la perception de l’égalité entre les sexes selon le genre : 63,3 % des femmes pensent qu’il n’y a pas d’égalité de genre, contre 54,8 % des hommes. Cette perception varie également en fonction de l’âge : 63,6 % des jeunes de 18 à 29 ans considèrent qu’il n’y a pas d’égalité de genre, contre 56,1 % des personnes âgées de 30 à 59 ans, et 54,9 % des personnes de 60 ans et plus.

Les perceptions des jeunes sur l’égalité de genre sont influencées par des facteurs tels que l’évolution des normes sociales et leur niveau d’éducation. En revanche, les personnes âgées, ayant grandi dans un environnement où les rôles de genre étaient plus traditionnels, sont plus susceptibles de penser que les changements actuels sont suffisants.

Les perceptions de l’égalité diffèrent également selon les domaines. Par exemple, 16,5 % des Marocains estiment qu’il n’y a pas d’égalité dans l’accès à l’éducation, tandis que 20,4 % pensent qu’il y a des inégalités dans l’accès aux soins de santé. En ce qui concerne le marché du travail, environ 31,5 % des Marocains perçoivent une inégalité entre les sexes, avec 25,9 % pour le secteur public et 34,3 % pour le secteur privé.

Par ailleurs, l’enquête montre que les Marocains sont largement favorables à l’égalité dans divers secteurs, tels que l’accès aux responsabilités administratives (73,5 %), la représentation parlementaire (71,1 %), les fonctions locales électives (70,5 %), la participation au gouvernement (68,7 %), et l’accès à la justice (67,3 %).

Concernant les domaines prioritaires pour renforcer l’égalité de genre, les répondants placent l’éducation en tête (65,3 %), suivie par le travail (20,3 %) et l’accès aux postes de leadership (6,8 %). L’étude souligne l’importance d’une représentation équilibrée des femmes dans les rôles de décision, tant au niveau local que national.

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