Le Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden (MACAAL), en partenariat avec l’Institut Français du Maroc, accueille du 12 septembre au 7 décembre 2025 l’exposition « Paraboles, une odyssée hertzienne » de l’artiste Hiba Baddou. Une plongée poétique et critique dans l’univers des images et des flux numériques qui façonnent nos identités.
Dans l’Artist Room du MACAAL, Hiba Baddou transforme l’espace en véritable laboratoire de perception. Court métrage, photographies, calligraphies et installations composent un parcours sensible où les objets du quotidien deviennent des capteurs d’imaginaire. Ici, un couscoussier se fait antenne (Kesskass), ailleurs une sculpture capte les ondes invisibles : chaque œuvre interroge le rapport intime que nous entretenons avec la technologie et la mémoire collective.
Symbole récurrent dans son œuvre, l’antenne parabolique incarne une transcendance détournée. Hiba Baddou met en lumière la façon dont l’horizontalité du monde numérique a remplacé les liens verticaux – sensibles et spirituels – qui structuraient autrefois nos repères. La réception d’images et de signaux venus d’ailleurs illustre une colonisation numérique de l’intime, où nos gestes ordinaires se chargent d’une mémoire à la fois individuelle et universelle.
En accueillant « Paraboles, une odyssée hertzienne », le MACAAL poursuit sa mission d’ouvrir l’art contemporain africain à tous et d’en faire un espace de dialogue. L’exposition, présentée comme une “proposition de résistance poétique”, érige l’imaginaire en outil d’émancipation. Dans un monde saturé d’informations, Baddou offre une alternative : ralentir, observer, ressentir, et redéfinir sa liberté.
Née en 1997 à Rabat, Hiba Baddou est une artiste pluridisciplinaire dont l’univers rétrofuturiste puise dans la culture marocaine. Formée à l’EICAR de Paris puis à Penninghen, elle s’est fait remarquer avec Paraboles (2024), œuvre multimédia primée par la Saatchi Gallery et présentée à la Biennale de Dakar. Elle collabore également comme directrice artistique avec des musiciens internationaux tels que David August, Manu Chao ou Amadou & Mariam. En parallèle, elle développe une recherche autour de la peinture, de la performance et d’un “alphabet imaginaire” inspiré des ondes hertziennes.
