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on - Nov 10 -
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Le ministère brésilien de l’Agriculture et de l’Élevage a récemment annoncé avoir obtenu l’autorisation du Maroc pour exporter de l’huile d’olive brésilienne vers le marché marocain. Cette autorisation s’ajoute à celle obtenue en septembre dernier, permettant l’exportation de céréales séchées pour distillation (DDG ou DDGS) du Brésil vers le Maroc.
Selon des sources médiatiques, le Maroc a été, en 2023, la troisième destination principale des exportations agricoles brésiliennes en direction de l’Afrique, avec une valeur d’environ 1,23 milliard de dollars américains. Entre janvier et septembre de cette année, la valeur de ces exportations a dépassé les 900 millions de dollars. Le communiqué du ministère brésilien de l’Agriculture et de l’Élevage a souligné que l’ouverture du marché marocain à l’huile d’olive brésilienne est le résultat d’une collaboration étroite entre les ministères brésiliens de l’Agriculture et des Affaires étrangères.
Désormais de l’or vert, l’huile d’olive frôle des prix exorbitants, 100dh/L, des coûts auxquels les Marocains ne sont pas habitués. Cette intitaive vient assurer la disponibilité d’un produit prisé par les foyers marocains.
Réagissant à cette décision, Riad Ouhtita, expert agricole, approché par Hespress FR, a souligné que la diversification des partenaires agricoles est une nécessité et l’initiative du Maroc en direction du Brésil pour la production et l’importation d’huile d’olive demeure nécessaire pour l’approvisionnement du marché local. « Le Maroc, un acteur majeur dans le domaine de l’agriculture, a toujours su compter sur ses partenaires traditionnels, notamment l’Espagne, qui a été pendant longtemps un partenaire incontournable en matière de bétail« , a-t-il dit.
Cependant, en ce qui concerne l’huile d’olive, la situation est bien différente. L’Espagne, bien qu’elle soit un producteur majeur et un partenaire clé pour le Maroc, considère l’huile d’olive comme un produit culturellement enraciné dans sa propre tradition culinaire, a-t-il ajouté, avant d’expliquer qu’en Espagne, l’huile d’olive est utilisée tout au long de l’année, ce qui fait que la demande interne y est forte et constante. De ce fait, l’Espagne pourrait un jour décider d’imposer des quotas à l’exportation de l’huile d’olive, ce qui compliquerait les relations commerciales.
C’est dans ce contexte que le Maroc se tourne vers de nouveaux horizons, et plus particulièrement vers le Brésil. “En effet, depuis six ans, le Brésil est devenu un partenaire stratégique pour le Maroc, non seulement pour les exportations de graines et de bétail, mais aussi pour l’huile d’olive« , rappelle le spécialiste.
Dans le détail, il dévoile que “le Brésil offre une qualité d’huile d’olive comparable à celle de l’Espagne, et c’est là l’un des éléments fondamentaux qui a poussé le gouvernement marocain à regarder plus sérieusement ce marché”. En plus de la qualité du produit, il y a un autre facteur déterminant : le coût logistique. Bien que le Brésil soit géographiquement plus éloigné, ses coûts restent compétitifs, et le produit qu’il fournit présente des garanties de qualité.
En ce qui concerne les prix de l’huile d’olive locale, nous assisterons à une certaine baisse, mais celle-ci est due à des facteurs à la fois internes et externes. Rappelant les raisons de la tendance à la hausse des prix de l’huile d’olive, Ouhtita précise que « la sécheresse qui a frappé certaines régions du Maroc a sérieusement affecté les rendements des olives. De plus, le Maroc n’a pas pu bénéficier d’un approvisionnement supplémentaire provenant des récoltes de l’année dernière”. Cependant, même si ces conditions ont impacté les prix, il est important de souligner que l’écart de prix entre l’huile d’olive locale et importée reste préoccupant.
Autre aspect à souligner, avance notre interlocuteur, est qu’actuellement, une grande disparité existe entre le coût des olives, qui est de l’ordre de 13 dh/kg, et celui de l’huile d’olive, qui peut atteindre jusqu’à 100 dh/l.
“Si l’on considère que le rendement moyen des olives au Maroc est compris entre 15 et 25 %, il est estimé qu’un litre d’huile d’olive devrait coûter entre 60 et 65 dh. Cette différence évidente démontre l’influence des intermédiaires dans le processus de commercialisation, ce qui nuit à la compétitivité et à la transparence du marché”, déplore-t-il.
Le gouvernement a pris conscience de cette situation et a décidé de se tourner vers des partenaires comme le Brésil, afin d’éviter l’apparition de nouveaux intermédiaires, notamment en Espagne. Il faut savoir que, bien souvent, l’agriculteur marocain ne presse pas directement ses olives, et celles-ci passent par une chaîne complexe comprenant le vendeur, le presseur, et enfin l’acheteur. Cette chaîne est une des raisons majeures expliquant les écarts de prix observés.
Face à cette situation, il est nécessaire de repenser l’approche de la commercialisation de l’huile d’olive au Maroc. Selon Ouhtita, « la crise actuelle doit nous servir de leçon et nous pousser à réfléchir sur la nécessité d’introduire l’huile d’olive marocaine sur les grands marchés internationaux pour mieux réguler les prix ».
« Dans un environnement informel, il est difficile de garantir un contrôle optimal. Il est donc urgent d’instaurer une traçabilité des produits, de la récolte à la mise en marché, et ce, afin d’assurer des prix justes et transparents pour les producteurs comme pour les consommateurs”, met il en avant.
Et d’ajouter : « Je propose ainsi que le gouvernement marocain prenne exemple sur d’autres pays producteurs, comme la Tunisie, où le ministère de l’Agriculture a fixé une marge de prix pour l’huile d’olive. Cette démarche pourrait s’avérer bénéfique pour réguler le marché, stabiliser les prix et éviter les abus ».
Par ailleurs, le Maroc doit continuer à diversifier ses partenariats agricoles, notamment avec des pays comme le Brésil, qui, tout en garantissant des produits de qualité, peuvent devenir des alliés stratégiques dans la sécurisation des approvisionnements et la régulation des prix.
Selon l’expert, agricole, « nous devons également repenser nos mécanismes de commercialisation de l’huile d’olive pour renforcer sa compétitivité et sa présence sur le marché local et international”.
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