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Autrefois un élément essentiel de l’art culinaire marocain, l’huile d’olive est désormais une denrée rare, accessible qu’aux ménages aisés. Cette montée vertigineuse des prix de l’huile d’olive au Maroc a suscité une vive inquiétude parmi les parlementaires, notamment après que le prix du litre ait franchi la barre des 150 dirhams. La parlementaire Fatima Tamni, affiliée à la Fédération de la Gauche Démocratique (FGD), a interrogé le ministre de l’Agriculture, Mohammed Sadiki, sur les mesures envisagées pour faire face à cette crise et protéger le pouvoir d’achat des citoyens.
Dans une interrogation écrite adressée au ministre, Fatima Tamni a exprimé son inquiétude quant à l’échec des plans gouvernementaux, tels que le Plan Maroc Vert et le Plan Génération Vert. Ces initiatives, censées garantir la sécurité alimentaire et soutenir le secteur agricole, ont nécessité des milliards de dirhams de dépenses publiques sans parvenir à résoudre les problèmes fondamentaux auxquels sont confrontés les producteurs d’huile d’olive.
“L’huile d’olive continue d’afficher des prix exorbitants, jamais vus auparavant. Cette situation soulève des questions sur l’efficacité des plans gouvernementaux”, a déclaré la députée de la FGD. Elle a souligné que, malgré les milliards investis, les résultats escomptés en termes de sécurité alimentaire et de soutien au secteur agricole ne sont pas au rendez-vous.
Des prix qui ont triplé en l’espace de quelques mois ne laissent personne indifférent. Plusieurs éléments ont mené à cette situation préoccupante. Premièrement, la sécheresse persistante dans le Royaume a considérablement réduit les rendements des oliviers. En tant que quatrième producteur mondial d’huile d’olive, le Maroc est fortement dépendant de son climat pour garantir une production stable. Les précipitations insuffisantes et les températures extrêmes ont gravement affecté la floraison et la fructification des oliviers.
Deuxièmement, la crise a été amplifiée par la situation économique mondiale. L’inflation élevée et les perturbations des chaînes d’approvisionnement ont entraîné une augmentation des coûts de production. Les prix des engrais, des pesticides et du transport ont grimpé, ce qui se répercute inévitablement sur le prix final de l’huile d’olive.
Les agriculteurs, confrontés à des difficultés croissantes, réclament des solutions concrètes pour éviter la faillite et protéger les oliviers, qui subissent de plein fouet les effets de la sécheresse implacable qui sévit sur le royaume depuis des années. De nombreux producteurs se plaignent du manque de réaction du ministère de l’Agriculture concernant les mesures telles que le forage de puits dans les zones les plus touchées.
A cet égard, la parlementaire a également mis en avant la situation préoccupante dans la région d’El Kelâa des Sraghna, autrefois considérée comme une zone clé pour la production d’huile d’olive. Cette région est aujourd’hui menacée par la mort de milliers d’hectares d’oliviers et la stagnation des activités des moulins à huile.
Face à cette situation, Fatima Tamni a évoqué la possibilité d’importer de l’huile d’olive pour compenser la faiblesse de l’offre et la hausse de la demande. Elle a averti que “cette solution pourrait entraîner des déséquilibres similaires à ceux observés avec l’importation de moutons et de viandes rouges, sans bénéficier aux consommateurs ordinaires”.
Lors de la dernière session des questions orales à la chambre des Conseillers, le ministre Mohammed Sadiki a reconnu que la saison en cours serait difficile pour la production et la récolte des olives en raison de l’augmentation des températures durant la période de floraison. Il a également admis que le problème des spéculations reste persistant, malgré la décision du gouvernement d’interdire l’exportation d’huile d’olive pour tenter de faire baisser les prix sur le marché national.
La crise de l’huile d’olive braque les projecteurs sur les défis auxquels l’épine dorsale de l’économie marocaine, l’agriculture, est confrontée et soulève des questions sur la gestion des politiques agricoles du pays. En attendant, l’huile végétale pourrait remplacer l’huile d’olive, mais, elle est elle-même affectée par l’inflation.
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