L’édition 2025 du classement international « World Crypto Rankings » dresse un état des lieux précis de l’intégration des crypto-actifs dans les économies nationales. Entre diffusion auprès du grand public, intensité des échanges et dynamiques régionales, le Maroc apparaît comme un marché actif mais encore en construction.
À mesure que les crypto-actifs s’installent dans les usages quotidiens, leur adoption cesse d’être un phénomène marginal pour devenir un indicateur à part entière des transformations financières en cours. Le rapport World Crypto Rankings 2025, publié par Bybit et DL Research, s’inscrit dans cette logique en proposant une lecture comparée de 79 pays fortement engagés dans l’écosystème des actifs numériques. L’étude mobilise près d’une centaine de variables pour dépasser les seuls volumes d’échange et apprécier la place réelle des crypto-actifs dans les économies nationales.
L’analyse repose sur quatre grands axes : la diffusion auprès des utilisateurs, l’intensité des transactions, le degré de préparation des institutions et l’ancrage culturel, mesuré à travers l’intérêt du public, la formation et la présence numérique. Ce cadre permet de distinguer les pays où les crypto-actifs sont pleinement intégrés des marchés où leur développement repose avant tout sur les usages.
Un positionnement porté par l’activité transactionnelle
Dans ce classement mondial, le Maroc occupe la 58ᵉ place. Un rang intermédiaire qui reflète une situation contrastée, marquée par une activité soutenue du côté des utilisateurs. Le Royaume évolue dans une région MENA caractérisée par des trajectoires très différenciées. Tandis que les économies du Golfe ont fait des crypto-actifs un levier d’innovation financière et d’investissement, d’autres pays de la région s’appuient davantage sur ces instruments pour répondre à des besoins transactionnels concrets.
Les indicateurs relatifs à l’usage placent ainsi le Maroc bien au-dessus de sa position globale. Le pays figure parmi les mieux classés en matière de volumes échangés sur les plateformes centralisées et de valeur de crypto-actifs reçus, traduisant une présence active sur les marchés numériques. Le taux de détention au sein de la population confirme cette dynamique, malgré un environnement encore peu structuré.
Le rapport souligne également l’importance des stablecoins dans les pratiques observées. Rapportés à la taille de l’économie, les flux en monnaies numériques stables positionnent le Maroc parmi les pays les plus actifs sur cet indicateur. Ces actifs jouent un rôle central dans les transferts de valeur et certains paiements, devenant un outil privilégié pour les usages courants.
En revanche, les dimensions institutionnelles pèsent moins dans le classement national, limitant l’intégration des crypto-actifs dans les circuits financiers traditionnels. Ce déséquilibre entre adoption par les usages et structuration du marché est loin d’être isolé : il constitue l’un des enseignements majeurs du rapport à l’échelle mondiale. Dans ce contexte, le Maroc illustre le profil de nombreux marchés émergents où la demande progresse rapidement, portée notamment par les jeunes générations, et où les évolutions futures dépendront largement de la capacité des politiques publiques à accompagner cette transformation.
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