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En tant qu’acteur majeur dans la région, le Maroc a déjà entrepris des réformes ambitieuses pour stimuler son attractivité, favoriser la régionalisation avancée, et renforcer l’engagement des entreprises en matière de conduite responsable. Toutefois, pour que ces investissements contribuent réellement aux objectifs de développement durable et de transformation économique, l’OCDE, à travers ses analyses, propose des pistes concrètes pour en tirer pleinement parti en faveur d’une croissance inclusive et durable.
L’investissement joue un rôle clé dans la modernisation économique et l’amélioration des conditions sociales du Maroc. Au-delà de son impact direct sur la productivité et l’innovation, il est aussi un vecteur crucial pour une transformation durable du territoire et de la société. Le Maroc a déjà entrepris de nombreuses réformes en matière d’investissement et de régionalisation avancée, visant à répondre aux besoins spécifiques des différentes régions et à intégrer les enjeux de la numérisation. Cependant, pour que ces réformes portent pleinement leurs fruits, elles doivent être accompagnées de stratégies cohérentes qui mettent l’accent sur des pratiques responsables, l’inclusion de tous les acteurs dans la chaîne de valeur, et une coordination renforcée entre les différents niveaux de gouvernance. À cet égard, l’OCDE propose, dans son rapport “Examen de l’OCDE des politiques de l’investissement : Maroc 2024”, une série de recommandations visant à améliorer la gouvernance, à promouvoir la conduite responsable des entreprises et à soutenir la transformation numérique du Maroc.
Continuer d’améliorer la cohérence des stratégies en matière d’investissement, de développement territorial et de plans sectoriels
Une plus grande cohérence entre les stratégies nationales et locales est essentielle pour promouvoir des territoires compétitifs et prospères. Le Maroc devrait, selon l’OCDE, continuer à aligner les objectifs nationaux avec ceux du développement local, en impliquant davantage les entités infranationales, telles que les Centres Régionaux d’Investissement (CRI), dans la formulation des stratégies nationales. Une telle approche permettra non seulement de mieux définir les priorités régionales mais aussi d’améliorer la coordination des actions entre les différents acteurs publics et privés. Les Programmes de Développement Régional (PDR) doivent intégrer davantage les priorités nationales d’attractivité des investissements étrangers (IDE) pour maximiser les retombées économiques locales.
Poursuivre les efforts visant à intégrer un pilier “territorial” dans la stratégie nationale de l’investissement privé
Pour renforcer la cohérence des politiques d’investissement au Maroc, il est impératif de mettre en place un pilier territorial clair dans la stratégie nationale de l’investissement. Ce pilier devra prendre en compte les spécificités régionales et définir des objectifs d’investissement adaptés aux priorités locales. Il est essentiel que ce pilier soit soutenu par une coordination renforcée entre le MICEPP (Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Économie Numérique et de la Transformation de l’Administration), l’AMDIE, les CRI, et les Conseils Régionaux, ainsi qu’un suivi efficace de l’impact des investissements sur le développement durable au niveau infranational. Un tel cadre stratégique garantira que les investissements profitent non seulement aux grandes métropoles mais aussi aux zones moins développées du pays.
Veiller à ce que les ressources humaines et financières allouées aux CRI et Conseils Régionaux correspondent à leurs mandats en matière d’investissement
Les Centres Régionaux d’Investissement (CRI) jouent un rôle clé dans la promotion de l’investissement au niveau local. Toutefois, pour qu’ils puissent pleinement assumer leur mission, il est crucial de leur attribuer les ressources humaines et financières nécessaires. L’autonomie financière des CRI et des Conseils Régionaux doit être renforcée afin qu’ils disposent des moyens adéquats pour attirer et accompagner les investissements dans leurs territoires respectifs. Cette mesure permettrait de garantir une meilleure prise en charge des spécificités locales et un soutien plus efficace aux projets d’investissement, notamment dans les zones moins accessibles et les régions en développement.
Développer des politiques visant à améliorer le climat des affaires et attirer les IDE qui prennent en compte la dimension territoriale
Pour que le Maroc soit perçu comme une destination attrayante pour les investissements étrangers, il est essentiel de créer un environnement favorable au développement des affaires à l’échelle locale. Cela inclut l’amélioration des infrastructures de connectivité dans les régions éloignées et l’adaptation des politiques locales pour mieux répondre aux besoins des investisseurs. Il est aussi recommandé de mettre un accent particulier sur l’expansion des projets d’IDE existants, notamment dans les régions à fort potentiel économique mais souffrant parfois d’un taux de chômage élevé. La priorité devrait être donnée aux projets susceptibles de générer des emplois durables et de renforcer l’innovation dans des secteurs tels que la recherche et le développement.
Améliorer la collecte, la disponibilité et la diffusion de données sur les investissements privés étrangers et nationaux au niveau infranational
La collecte et l’analyse des données relatives aux investissements doivent être renforcées afin d’améliorer la prise de décision au niveau local. Le Maroc doit mettre en place un système efficace de suivi et d’évaluation des investissements afin de mieux comprendre leur impact sur le développement durable. Une meilleure disponibilité des données permettra non seulement d’ajuster les stratégies d’investissement, mais aussi de garantir une transparence accrue dans la gestion des investissements et d’attirer davantage de capitaux privés. Une coordination étroite entre les différentes institutions publiques, notamment l’Office des Changes, le MICEPP, et les CRI, est essentielle pour une gestion optimale des flux d’investissements.
Mettre en œuvre des politiques de conduite responsable des entreprises (CRE)
La promotion de la conduite responsable des entreprises (CRE) est essentielle pour garantir que l’investissement privé bénéficie à la société dans son ensemble. Les entreprises doivent être encouragées à adopter des pratiques respectueuses des droits humains, de l’environnement et des normes de travail. Le Maroc a déjà pris des mesures importantes dans ce domaine, mais il est nécessaire de poursuivre l’intégration des principes de la CRE dans les politiques publiques, en particulier en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE). Il est également recommandé de développer un plan d’action national en matière de CRE et de promouvoir la collaboration entre le secteur privé, le gouvernement et la société civile pour une meilleure sensibilisation aux enjeux sociaux et environnementaux liés à l’investissement.
Continuer d’adapter le cadre juridique et réglementaire pour soutenir la transformation numérique
L’investissement dans l’économie numérique est un levier stratégique pour la transformation du Maroc. Le cadre juridique et réglementaire doit continuer à s’adapter aux évolutions technologiques pour soutenir l’émergence de startups innovantes et stimuler la digitalisation des secteurs clés de l’économie. Le gouvernement doit également envisager de faciliter l’accès aux services numériques étrangers, en particulier dans le domaine du cloud et des technologies de l’information et de la communication (TIC). Le développement de politiques pour renforcer l’accès à ces services, ainsi que pour favoriser la formation des compétences numériques à tous les niveaux, sera crucial pour soutenir la croissance du secteur numérique et stimuler l’innovation dans les entreprises locales.
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