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on - Apr 9 -
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Khalid Ait Taleb, ancien ministre de la Santé et de la Protection sociale, a affirmé que la souveraineté sanitaire ne se limite pas à une problématique nationale, mais constitue un projet collectif à l’échelle du continent africain. Il a insisté sur la nécessité d’un travail collaboratif, de la concertation et de l’harmonisation des visions et des stratégies. À ce propos, il a rappelé l’exemple du Japon qui, malgré ses ressources considérables, a rencontré des difficultés pour vacciner sa population au début de la pandémie, en raison d’un manque de seringues. Ce manque était dû à la domination de la Chine sur le marché mondial des fournitures médicales.
Lors de sa participation à la 3e journée des « Journées Africaines de l’Investissement et de l’Emploi », organisées ce mardi à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Souissi à Rabat, Ait Taleb a mis en avant l’énorme potentiel que possède l’Afrique en termes de ressources humaines et naturelles. Toutefois, il a précisé que l’investissement optimal ne se limitait pas aux équipements, mais devait également viser la prévention. Selon lui, chaque dirham investi dans la santé préventive permet de réaliser des économies de l’ordre de dix dirhams sur les coûts de traitement futurs.
L’ancien ministre a souligné que l’Afrique connaît aujourd’hui une dynamique sanitaire prometteuse, mais qu’elle doit encore renforcer la solidarité et l’intégration entre ses pays pour construire une souveraineté sanitaire collective. Cette souveraineté serait capable de faire face aux crises sanitaires et pandémiques qui pourraient surgir à l’avenir.
Ait Taleb a également pointé le fait que les efforts en matière de santé en Afrique sont actuellement trop dispersés entre les différentes régions : Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest, Afrique centrale et Afrique de l’Est. Selon lui, ce manque de coordination entrave la création d’un système de santé harmonieux et intégré sur tout le continent.
Il a par ailleurs indiqué que des institutions comme le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Africa) déploient des efforts significatifs pour réduire cette fragmentation et poser les bases d’une coordination à l’échelle continentale. Ces efforts sont d’autant plus cruciaux après les enseignements tirés de la crise sanitaire mondiale de la COVID-19, qui a fait sentir à l’Afrique qu’elle avait été laissée de côté et non priorisée dans les réponses mondiales à la crise.
Ait Taleb a également souligné que la pandémie de COVID-19 avait révélé de manière flagrante la vulnérabilité des systèmes de santé, non seulement en Afrique, mais également dans des pays développés qui disposent pourtant de solides infrastructures sanitaires.
Il a expliqué que l’Afrique enregistre chaque semaine de nouvelles épidémies, qu’il s’agisse de l’épidémie d’Ebola, de la dengue, du Chikungunya ou d’autres maladies, ce qui confère au continent une expérience avancée dans la gestion des crises sanitaires. Il a précisé qu’il était crucial de valoriser cette expérience.
Cependant, Ait Taleb a insisté sur le fait que le véritable défi réside dans les ressources humaines. Les professionnels de santé en Afrique manquent de reconnaissance et de motivation, ce qui nuit à l’attractivité du secteur et à sa capacité à retenir les talents.
Le ministre a également mis en avant les actions entreprises par le Maroc, qui, grâce à la vision proactive de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a réagi rapidement et efficacement à la crise sanitaire dès l’apparition du premier cas de COVID-19. Il a ainsi rappelé la création d’un comité de pilotage de haut niveau impliquant les secteurs clés, le lancement d’un fonds de solidarité et la mise en place d’une commission de veille économique, des mesures qui ont permis de gérer la crise de manière coordonnée.
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