Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, gracié plusieurs prisonniers dans le cadre de la célébration de l’indépendance du pays le 5 juillet. Attendu dans les noms annoncés dans la liste des graciés, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, n’y figure pas.
Condamné à cinq de prison ferme mardi 1er juillet, pour « atteinte à l’intégrité nationale » par un tribunal algérien, l’écrivain franco-algérien, est aujourd’hui au coeur de la brouille diplomatique entre la France et l’Algérie.
Alger utilise l’écrivain comme une monnaie d’échange ou comme un instrument de pression vis à vis de la France. Et alors que des signaux d’apaisement se faisaient sentir ces dernières semaines, laissant entrevoir une possible libération de l’écrivain en appel, la sentence confirmant la peine de 5 ans initialement décidée, est venue plomber les espoirs de ses soutiens.
En France, les voix et les critiques les plus acerbes de l’Algérie pendant la guerre diplomatique livrée des deux parties, ont décidé de baisser le rythme et les menaces le temps d’y voir plus clair sur la situation de l’écrivain, mais la confirmation de sa condamnation a jeté un froid sur ces attentes de libération.
Il restait malgré tout l’espoir d’une grâce présidentielle à l’occasion de la fête nationale algérienne, mais là encore, le nom de Boualem Sansal ne figure pas sur la liste. La présidence algérienne qui a communiqué sur la liste des personnes graciées, a mis un point d’honneur à énumérer tous les profils de personnes exclues.
Un communiqué de la présidence algérienne publié sur Facebook, indique que le président algérien a gracié quelques 6.500 détenus. Tebboune a signé a signé deux décrets présidentiels pour cette grâce, le premier portant sur les « procédures d’amnistie au profit de 6.500 détenus » et le second concerne les détenus ayant « obtenu des diplômes dans l’enseignement ou la formation au titre de l’année 2024-2025 ».
Le communiqué de la présidence indique que les personnes condamnées définitivement pour « atteintes et complots contre l’autorité de l’État, l’intégrité et l’unité du territoire national, la trahison » ne sont pas concernés, soit les chefs d’accusations retenus contre l’écrivain qui avait affirmé dans des déclarations à un média français que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant au Maroc.
Les soutiens de Boualem Sansal espèrent qu’il puisse encore faire l’objet d’une grâce présidentielle, en attendant que sa condamnation ne soit définitive car le délai pour un pourvoi en cassation devrait expirer mercredi prochain. Certains estiment que l’Algérie pourrait faire un geste notamment pour le 14 juillet, la fête nationale française.
Il reste que le pays retient un autre citoyens français, le journaliste sportif Christophe Gleizes, condamné à sept ans de prison, pour «apologie du terrorisme» et «possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national».
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