Les autorités algériennes relèvent une fois encore, leur budget militaire, devenant ainsi le pays arabe et africain qui dépense le plus en armement. En n’étant pas en guerre, le pays continue de s’armer jusqu’aux dents. Est-ce en prévision d’une guerre?

Comme en 2023, le budget en armement en Algérie bat tous les records avec au moins 10% de hausse par rapport à l’année précédente. Le budget est même supérieur à celui des pays plus riches et qui sont actuellement en guerre. L’on peut citer à titre d’exemple Israël ou encore l’Iran, deux acteurs régionaux qui embrasent la scène au Moyen Orient.

Cette année, l’Algérie a consacré, en plus de ses dépenses en armes conventionnelles, une grande partie aux armes de nouvelles génération telles que les drones. Le budget consacré à l’armée algérienne dans le projet de loi de Finances 2025 atteint les à 3 349 milliards de dinars, soit 25 milliards de dollars, il est le deuxième poste budgétaire le plus important en Algérie après les Finances.

Selon les prévision de FMI, ce chiffre consacré par le régime algérien au budget en armement équivaut à plus de 20% de son PIB, devenant ainsi l’un des 10 pays au monde à avoir un budget militaire aussi important par rapport à son PIB.

En 2023, l’Algérie avait déjà choqué par le poids de son budget militaire et ses achats d’armes . Le pays avait déjà pris la première place des pays les plus dépensiers en Afrique. Aujourd’hui, le voisin de l’Est s’enfonce encore plus dans la brèche, de quoi susciter des interrogations.

Tout en considérant le contexte de tensions régionales et la la taille du pays, le plus grand d’Afrique, le budget colossal en armement de l’Algérie n’en est pas moins « ahurissant » et semble même « illogique » étant donné que le pays n’est pas en guerre. De plus, il est à se demander si l’armée algérienne est formée à utiliser tout cet arsenal de guerre et s’il va être utilisé un jour.

Cette stratégie d’armement algérienne semble indiquer une seule chose, en dépit d’une stratégie dissuasive: Il s’agit là d’une préparation à la guerre et le seul ennemi déclaré c’est le Maroc. L’Algérie mène depuis 2019, une politique hostile au Maroc qui se traduit par une série de mesures incitant à la réciprocité. Toutefois, le Maroc ne répond pas et ignore toutes ces manoeuvres.

L’Algérie « se comporte comme si elle était déjà en guerre », s’est alarmé le journaliste algérien exilé en France, Abdou Semmar, en commentant dans une vidéo Youtube, ce nouveau budget militaire.

Le journaliste a comparé ce budget à celui d’Israël dont le budget serait similaire seulement si l’on compte l’aide américaine de près de 8 milliards de dollars. L’Iran de son côté a eu un budget de 7,4 milliards de dollars en 2022 et 2023, selon l’Institut international d’études stratégiques (IISS), soit près de 2% de son PIB (plus de 413 milliards de dollars).

« Quelle est la puissance réelle de notre armée? Existe-t-il une justification rationnelle pour ces chiffres? », s’est demandé Abdou Semmar, affirmant que « la seule réponse avancée par les responsables algériens est: le Maroc », notant que le Maroc n’a pas tenté d’agresser l’Algérie et n’a pas de plan d’invasion de l’Algérie.

« Officiellement, le Maroc est en guerre contre une milice appelée le polisario et non contre l’Algérie », a rappelé le journaliste algérien resté stupéfait des décisions de son pays et tout en affirmant sans ambages que cette hausse colossale du budget militaire algérien d’année en année, visait exclusivement le Maroc avec qui il a rompu ses relations diplomatiques en 2021.

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