L’ambassade du Royaume du Maroc au Burkina Faso a pris en charge la disparition de trois camions marocains transportant quatre chauffeurs marocains samedi, en confirmant que « les autorités burkinabés ont commencé leurs enquêtes sur l’incident ». 

Des sources diplomatiques de l’ambassade ont indiqué à Hespress que « ces chauffeurs ont emprunté une route traversant une zone réputée pour sa dangerosité, où des cellules terroristes et des groupes armés connus pour leurs actes de pillage et de coupures de route sont actifs, visant principalement les moyens de transport, notamment les camions ».

Elles ont ajouté que « circuler sur cet axe (Dori – Téra), sans escorte, représente une aventure aux conséquences imprévisibles ». Selon les mêmes sources, les chauffeurs de transport international prennent désormais soin de consulter les autorités de sécurité locales pour connaître la situation sécuritaire de la région avant de commencer leur voyage, en particulier sur l’itinéraire mentionné, qui passe par la ville de Sitenga.

Cette dernière a été le théâtre, le 11 janvier, d’une attaque meurtrière qui a tué 18 militaires et de nombreux civils dans une embuscade par des groupes criminels.

« Face à cette situation sécuritaire grave, bien connue de tous, les chauffeurs marocains disparus ont malheureusement pris le même itinéraire, seulement quelques jours après l’attaque sanglante qui y a eu lieu », ont noté les mêmes sources consultées à ce sujet.

Dès qu’elle a pris connaissance de l’incident, l’ambassade du Royaume du Maroc à Ouagadougou a pris contact avec les autorités burkinabé, qui ont lancé leurs opérations pour localiser les quatre chauffeurs marocains disparus.

Depuis l’intensification de la menace terroriste du « Groupe de l’État islamique dans le Grand Sahara », qui opère entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, des convois de camions traversant les frontières du Burkina Faso, notamment entre Dori et Téra, sont désormais escortés par l’armée burkinabé pour leur protection.

Parallèlement aux recherches en cours pour retrouver les routiers disparus, des sources de Hespress ont rappelé aux transporteurs internationaux la nécessité de respecter les protocoles de sécurité en vigueur, en particulier face à cette situation sécuritaire critique, qui impose désormais de voyager en convois protégés par l’armée.

En juin dernier, des milliers de déplacés ont fui le nord-est du Burkina Faso en raison de l’intensification des attaques terroristes, ce qui reflète l’instabilité et l’insécurité croissantes dans cette région.

Au début de décembre 2024, 21 civils ont été tués lors d’une attaque contre un convoi de marchandises à Téra, dans l’ouest du Niger, un point de passage très fréquenté par les chauffeurs de camions, alors que Téra est devenue un centre de ciblage des terroristes au Niger.

Le 25 février 2024, 15 civils ont été tués lors d’une attaque terroriste pendant une messe à la localité d’Issakani, dans la province de Dori, au nord-est du Burkina Faso.

En 2022, plus de 26 000 personnes ont été déplacées de Sitenga vers la ville de Dori après une attaque terroriste qui a fait 86 morts dans la nuit du 11 au 12 juin de la même année.

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