L’Autorité marocaine du marché des capitaux prépare une stratégie d’intégration de l’intelligence artificielle afin de moderniser ses outils de supervision et d’optimiser ses processus internes. Cette démarche vise à renforcer la surveillance du marché, anticiper les risques et structurer une adoption progressive et sécurisée des technologies d’IA.
L’AMMC engage un nouveau chantier : l’élaboration d’une stratégie dédiée à l’intelligence artificielle (IA) et d’une feuille de route détaillant les modalités de son intégration dans les missions de supervision. Cette initiative s’inscrit dans la continuité du plan de transformation digitale 2023-2026, qui vise à moderniser en profondeur les outils et méthodes du régulateur afin de suivre l’évolution rapide de l’écosystème financier.
Consciente du potentiel croissant de l’IA pour analyser les marchés, traiter des volumes massifs de données et détecter des anomalies, l’AMMC souhaite structurer une démarche claire et progressive. Pour piloter ce travail, l’institution envisage de recruter un expert chargé de définir les orientations prioritaires, de sélectionner les cas d’usage pertinents et d’évaluer la faisabilité des différentes pistes envisagées. L’objectif est d’adopter l’IA de manière maîtrisée, dans un cadre respectueux des normes de sécurité, de confidentialité et d’éthique.
Cette mission couvrira plusieurs dimensions essentielles. D’abord, l’identification des besoins opérationnels de l’Autorité, en distinguant les processus susceptibles d’être optimisés grâce à l’automatisation ou à des modèles prédictifs. Ensuite, l’analyse des opportunités offertes par les technologies émergentes – apprentissage automatique, traitement du langage naturel, systèmes de détection d’anomalies – en tenant compte des spécificités de la régulation financière. Une étude comparative sera également menée afin d’examiner les expériences d’autres régulateurs internationaux, de comprendre leurs approches et d’évaluer le niveau de maturité technologique du secteur.
La stratégie envisagée repose sur quatre axes centraux. Le premier concerne l’automatisation et l’optimisation des processus internes, un levier essentiel pour améliorer l’efficacité opérationnelle et libérer les équipes de tâches répétitives. Le deuxième vise le renforcement de la supervision des marchés : l’usage de l’IA devrait permettre de repérer plus rapidement les manipulations, les comportements atypiques ou les risques liés à la fraude et au blanchiment. Le troisième axe porte sur l’exploitation avancée des données, notamment à travers la mise en place d’outils capables d’anticiper les risques et de dégager des tendances grâce à l’analyse prédictive. Enfin, le quatrième volet s’intéresse à l’expérience utilisateur et à l’évolution des compétences internes : développement d’outils d’assistance, modernisation des interfaces destinées aux acteurs du marché et formation du personnel aux technologies d’IA.
L’aboutissement de ce projet permettra d’établir une feuille de route détaillant les priorités, les moyens techniques, le calendrier d’adoption et les mécanismes de gouvernance associés. À travers cette démarche, l’AMMC entend se doter d’une vision structurée et anticipative, capable d’accompagner les transformations du marché des capitaux tout en renforçant la transparence, la protection des investisseurs et l’intégrité du système financier national.
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