La machine de propagande du Polisario a vertement critiqué l’apparition de la carte complète du Royaume du Maroc, incluant ses provinces du Sud, lors d’une rencontre officielle entre une délégation militaire marocaine et des responsables de l’armée mauritanienne à Nouakchott.
Les médias séparatistes ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme un « alignement » de la Mauritanie sur la position de Rabat dans le dossier du Sahara, mettant en garde Nouakchott contre « toute reconnaissance, explicite ou implicite, de la souveraineté marocaine ». Ils ont averti que « tout soutien, même symbolique, pourrait altérer les équilibres régionaux et renforcer la position diplomatique du Maroc sur la scène internationale ».
Ces réactions surviennent à la suite de la visite du contre-amiral Khalil Bechri, adjoint de l’inspecteur général des Forces armées royales chargé de la communication, à la Direction de la communication et des relations publiques de l’état-major général des armées mauritaniennes. Reçu par le colonel Sidi Mohammed Hadid, il a évoqué les perspectives de coopération bilatérale en matière de communication institutionnelle, de relations publiques et d’échange d’expertise.
La visite a été ponctuée par la signature d’un procès-verbal, l’échange de cadeaux et de photos souvenirs, ainsi que l’inscription du livre d’or par la délégation marocaine. Une démarche protocolaire ordinaire, mais qui a suffi à susciter l’ire du Polisario, soucieux de maintenir le dossier du Sahara dans une logique d’escalade diplomatique et médiatique.
Pour Hamdat Lahcen, chercheur en relations internationales spécialisé dans la question du Sahara, cette réaction traduit « l’essoufflement structurel et politique » du mouvement séparatiste, totalement tributaire de l’agenda militaire algérien. Il souligne dans un déclaration à Hspress que la présence de la carte intégrale du Maroc dans les échanges protocolaires, acceptée sans objection par la partie mauritanienne, constitue un signe diplomatique fort : « Ce geste reflète la compréhension profonde par Nouakchott de l’histoire du Maroc et des liens séculaires entre les souverains alaouites et les tribus sahraouies, mais aussi des attaches culturelles, religieuses et scientifiques entre les deux pays ».
Le chercheur rappelle en outre que le Polisario est né en territoire mauritanien, et qu’une partie de ses dirigeants est issue de courants politiques locaux. Ce passé confère, selon lui, une valeur symbolique particulière à l’acceptation par Nouakchott d’un souvenir diplomatique intégrant la carte du Maroc « de Tanger à Lagouira ». Un geste qu’il qualifie de « reconnaissance implicite de la souveraineté marocaine », pouvant ouvrir la voie à une évolution future de la position officielle mauritanienne.
De son côté, le chercheur mauritanien Abdellah Ould Amr nuance cette lecture. Selon lui, l’apparition de la carte intégrale du Maroc lors de cette rencontre pourrait être perçue comme un signal politique, mais « il convient de clarifier ce type de messages pour éviter tout malentendu, notamment vis-à-vis de l’Algérie ». Egalement joint par Hespress, il insiste sur le rôle du dialogue et de la transparence pour «préserver les relations de confiance entre pays voisins et prévenir toute interprétation erronée ».
Tout en rappelant que les relations maroco-mauritaniennes sont « historiques et solides », il souligne que ces visites militaires visent avant tout à renforcer la coopération institutionnelle, et non à alimenter des tensions régionales.
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