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Outre la politique actuelle de gestion de l’eau déployée par le Maroc, qui privilégie la réalisation de grands projets d’infrastructures hydrauliques pour la mobilisation des ressources aquatiques, qu’elles soient conventionnelles ou non, la collecte et l’utilisation des eaux pluviales s’inscrivent dans une tradition millénaire, note le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, dans une réponse aux questions écrites adressées par le groupe parlementaire du Mouvement Populaire (MP).
Ces pratiques ancestrales, poursuit-il, ont joué un rôle crucial dans la satisfaction de besoins spécifiques, tout en s’érigeant en rempart contre la pénurie d’eau, en particulier dans les régions méridionales du pays. Dans ces zones, les eaux pluviométriques sont principalement dédiées à une multitude d’usages domestiques. De surcroît, elles sont judicieusement exploitées pour optimiser la production agricole et favoriser la croissance des arbres fruitiers dans les territoires semi-arides, ainsi que pour soutenir l’agriculture dans les milieux arides et semi-désertiques.
Par conséquent, elles contribuent significativement à l’assurance de la sécurité alimentaire dans ces régions vulnérables, tissant ainsi un lien indéfectible entre gestion durable des ressources et développement socio-économique.
« Le ministère de l’Equipement et de l’Eau continue, dans le cadre de l’axe relatif au développement de l’offre en eau, de réaliser de nombreux projets structurants pour la collecte des eaux pluviales« , assure le responsable. Ces projets se concrétisent par la mise en place d’infrastructures dédiées à la recharge artificielle des nappes phréatiques, ainsi que par la construction de retenues et d’installations de collecte des eaux pluviales, déployées non seulement sur les toits des établissements éducatifs, mais également dans diverses autres zones stratégiques.
Selon Baraka, le ministère consacre chaque année un investissement d’environ 100 millions de dirhams, ciblant particulièrement les régions dépourvues d’eau de surface et présentant des ressources en eaux souterraines limitées. « Une fois ces infrastructures achevées et la période de garantie écoulée, le ministère procède à leur transfert aux agences des bassins hydrauliques ou aux collectivités territoriales concernées, assurant ainsi leur exploitation et leur entretien en vue d’une gestion durable et efficace des ressources hydriques« , affirme-t-il.
Il souligne ainsi que des programmes nationaux seront mis en place et des mécanismes encourageront la collecte et la valorisation des eaux pluviales, afin d’améliorer la collecte et la valorisation des eaux pluviales, qui constituent un soutien pour les ressources hydriques. Cela comprend l’adaptation des textes juridiques en vigueur et la réalisation de campagnes régulières de sensibilisation et d’information à ce sujet.
Par ailleurs, un nouveau programme est prévu visant l’utilisation des eaux pluviales collectées pour l’entretien des espaces verts publics et privés, ainsi que pour certaines utilisations domestiques, industrielles et de bâtiment, à l’exception de leur usage pour couvrir les besoins en eau potable. Ce programme pourrait permettre de réduire la consommation d’eau potable d’environ 300 millions de mètres cubes par an.
« Un texte réglementaire, précisant les modalités et les conditions de collecte, de stockage et d’utilisation des eaux pluviales, a également été élaboré, conformément aux dispositions récentes de la loi n° 36-15 sur l’eau. Il a été transmis aux services compétents afin d’engager la procédure de validation et de publication au Bulletin Officiel« , indique Baraka.
Quant à la police de l’eau, le ministre fait savoir que son département a pris un certain nombre de mesures visant à renforcer le travail de cet organe, tant sur les plans législatif qu’organisationnel, afin de garantir la sécurité financière du pays et de lutter contre toutes les formes d’exploitation illégale des ressources en eau disponibles.
« Dans le cadre de l’application des dispositions de la loi n° 36-15 relative à l’eau, notamment son chapitre 11 concernant la police de l’eau, le ministère de l’Equipement et de l’Eau a émis et publié le décret n° 2.18.453, qui fixe les conditions et les modalités de nomination des agents de police de l’eau et de l’exercice de leurs fonctions. Les services compétents de ce ministère travaillent actuellement à la révision de ce cadre réglementaire afin de résoudre les problèmes liés à son application« , assure le responsable.
Il affirme notamment que ces services préparent une série de décisions relatives au fonctionnement de cet organe, parmi lesquelles une décision portant sur l’établissement d’indemnités allouées aux agents chargés des missions de police de l’eau, conscients de l’ampleur des responsabilités qui leur incombent. D’après Baraka, l’incitation financière vise à accroître leur rendement.
De plus, à la fin de l’année 2023, le ministère a établi un partenariat avec la Gendarmerie royale afin de renforcer la surveillance du respect des lois régissant l’utilisation des biens publics. Pour garantir une mise en œuvre efficace des dispositions convenues, des mesures sont prises en étroite collaboration avec la Gendarmerie et les agences des bassins hydrauliques.
Ces initiatives comprennent des sessions de formation sur les aspects légaux et techniques de la police de l’eau, la mise en place de patrouilles mixtes pour contrôler l’exploitation des biens publics, ainsi que l’équipement des agents avec les outils nécessaires, y compris des véhicules dédiés. Il est notamment prévu d’augmenter le nombre d’agents affectés aux missions de police de l’eau pour remédier au manque de personnel.
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