Alors que la semaine dernière, l’armée algérienne a effectué une incursion sur le territoire mauritanien, Nouakchott a choisi l’option d’ignorer cette bévue volontaire ou involontaire.

Vendredi dernier, lorsqu’une patrouille armée algérienne a traversé la frontière avec la Mauritanie voulant manifestement faire peur à des orpailleurs mauritaniens, les services de sécurité du pays ont repoussé les intrus avec fermeté, mais sans répondre par de l’hostilité.

Pourtant, l’incursion algérienne s’était faite sans coordination avec les autorités mauritaniennes, et sans prévenir. Les éléments armés algériens ont violé les frontières mauritaniennes sans aucune gêne alors même que les discours de l’armée algérienne et des politiciens ne tournent qu’autour de la protection des frontières algériennes.

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal lui, a été emprisonné dès son atterrissage en Algérie pour « atteinte à la souveraineté » de l’Algérie seulement pour avoir participé à une émission dans laquelle il parlait de la colonisation en Algérie.

Il est à se demander avec quelle logique le pouvoir en Algérie réfléchit. Ce qui vaut pour les autres pays ne vaudrait pas pour l’Algérie. Le principe d’intangibilité des frontières et les lois internationales ne s’appliqueraient qu’à l’Algérie, mais les pays environnants devraient avoir des frontières poreuses. Ce n’est pas sans rappeler comment l’Algérie agit avec les frontières marocaines au sud, qu’elle essaie de pénétrer par le biais de la milice du polisario pour éviter une guerre frontale avec le Maroc.

Les autorités mauritaniennes qui ont été alertées de la présence d’éléments armés algériens sur le territoire mauritanien sont intervenues. La gendarmerie nationale mauritanienne ainsi que des représentants de la société publique chargée du secteur minier se sont rendus sur les lieux et ont exhorté les intrus à reprendre le chemin inverse.

La réponse officielle de cette incursion s’est fait attendre les jours suivants, mais au final, il semblerait que Nouakchott ait choisi d’ignorer, préférant une « non réponse » à cette provocation algérienne.

La Mauritanie a fait le choix de traiter l’agression de sa frontière comme un incident isolé, ignorant les justifications avancées par les éléments armés algériens qui avaient évoqué la piste terroriste.

Cette absence de réponse signifie le rejet par Nouakchott des thèses algériennes, afin de barrer la route à la répétition de telles incursions sous prétexte de prétendues menaces terroristes ayant surgi de nulle part, à seulement trois kilomètres des frontières algériennes, dans une zone réputée pour être tranquille.

Cette absence de réponse mauritanienne rappelle la manière avec laquelle le Maroc ignore les provocations algériennes à répétition, choisissant de ne pas rentrer dans leur jeu. Les autorités de Nouakchott ont compris à leur tour les visées algériennes qui tentent de justifier la stratégie de l’armée érigée en doctrine nationale.

Cet incident rappelle une autre récente incursion de l’armée algérienne, cette fois à la frontière malienne. Le ministère algérien de la Défense n’a pas attendu pour démentir une information relayée par la presse au Mali, faisant état de l’entrée d’une patrouille militaire algérienne à trois kilomètres dans le territoire malien.

Dans un communiqué, le ministère algérien a qualifié ces informations d’allégations de « malveillantes », expliquant que le véhicule militaire était chargé d’une mission technique menée par des spécialistes de la géographie et de la télédétection de l’armée, accompagnés d’un détachement de sécurité et de protection pour observer les caractéristiques de la ligne frontière algéro-malienne.

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