La stratégie du président américain qui consiste à vouloir forer plus pour réduire les coûts du pétrole ne semble pas être du goût des principaux pays producteurs d’or noir. Ses récentes décisions et les implications géopolitique au Moyen-Orient, ont fait grimper les cours.

En menaçant le Hamas en Palestine, en s’attaquant au pétrole iranien, tout en menant une stratégie visant à mettre la presse sur la Russie pour se désengager de l’Ukraine, le président américain Donald Trump semble avoir tout fait pour déstabiliser les marchés mondiaux.

De plus, les récentes déclarations israéliennes selon lesquelles les Palestiniens devraient être envoyés en Arabie Saoudite, n’ont pas aidé Trump dans son idée de « forer plus ». La confiance entre les partenaires semble aujourd’hui ne tenir qu’à un fil et le projet de normalisation entre Ryad et Tel Aviv, ne devrait pas avoir lieu de sitôt.

Mardi, les cours du pétrole ont enregistré une hausse dans un contexte géopolitique très compliqué, notamment la pression américaine sur l’Iran et les menaces de Trump qui fragilisent le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.

La veille, le président iranien Massoud Pezeshkian a accusé son homologue américain Donald Trump de vouloir « mettre à genoux » la République islamique.

« Nous ne cherchons pas la guerre » mais l’Iran ne « s’inclinera jamais », a mis en garde le président iranien lors d’un discours à l’occasion du 46e anniversaire de la Révolution.

De même, alors que les déclarations israéliennes sur le relocalisation des Palestiniens en Arabie saoudite ont provoqué l’ire des pays arabes, le président américain a jeté un nouveau pavé dans la mare en annonçant son projet de reconstruire Gaza et d’en faire un paradis immobilier, tout en menaçant de faire « l’enfer » au Hamas s’il ne relâchait pas les otages en fin de semaine.

La branche armée du Hamas a remis en cause la remise d’otage prévue samedi avant que sa branche politique ne dise être toujours ouverte à la discussion. Néanmoins, le mouvement palestinien a répondu au président américain que « le langage des menaces est sans valeur et ne fait que compliquer les choses ».

Alors que les Etats-Unis, produisent 19,3 millions de barils par jour, selon les données datant de 2023, soit 8 millions de plus que leurs deux rivaux, la Russie et l’Arabie saoudite, le projet de Trump serait de forer encore plus.

Mais cette idée ne trouve pas d’écho, ni chez les principaux producteurs américains ni les partenaires de l’OPEP qui contrôlent les prix de l’or noir. L’organisation des producteurs de pétrole qui comprend 12 États membres, dont l’Irak, l’Iran, le Koweït et l’Arabie saoudite, contrôle environ 30 % de l’approvisionnement mondial en pétrole.

De leur côté, les producteurs de gaz de schiste américains auraient informé la Maison Blanche qu’ils n’avaient pas l’intention d’augmenter leurs forages, malgré les déclarations de Trump sur l’augmentation de la production, selon le Wall Street Journal.

L’Arabie saoudite a également fait part de sa réticence à augmenter sa production. Toujours selon la même source, Riyad aurait informé en privé d’anciens responsables américains qu’elle n’avait pas l’intention d’augmenter sa production. Cette décision aurait été transmise à l’administration Trump.

En outre, la production de pétrole russe, à cause des sanctions de l’administration américaine précédente, serait actuellement inférieure à son quota de l’OPEP, soit moins de 9 millions de barils par jour, selon les experts.

Mardi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, prend 1,27% à 76,83 dollars, tandis que son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, a gagné 1,26% à 73,26 dollars.

Etant donné que les marchés mondiaux du pétrole et du gaz sont affectés par les fluctuations politiques, le Maroc risque de subir les conséquences de ces tensions dans les mois à venir. Les experts en énergie s’attendent à ce que la poursuite des menaces tarifaires à moyen ou long terme ait un impact potentiel sur les prix nationaux au Maroc.

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