Lors de son sommet à Bruxelles, le Conseil européen a réaffirmé l’importance de son partenariat stratégique avec le Maroc, réitérant son engagement à maintenir des relations étroites avec le Royaume. Cette position commune des dirigeants européens souligne un soutien sans précédent envers le Maroc.

Le Conseil européen, qui réunit les chefs d’État et de gouvernement des 27 pays membres de l’Union européenne, a réaffirmé la valeur et l’importance qu’il attache à son “partenariat stratégique avec le Maroc”, à l’issue de son Sommet à Bruxelles. Par une position unanime, le Conseil européen a également réaffirmé la nécessité de préserver des relations étroites avec le Royaume et de continuer à les renforcer dans tous les domaines du partenariat entre les deux parties.

Pour la 3ème fois, l’UE réaffirme son engagement à maintenir des relations étroites avec le Maroc

Pour la troisième fois depuis que la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) a rendu, il y a deux semaines, sa décision sur les accords de pêche et d’agriculture entre le Maroc et l’UE, celle-ci réaffirme cet engagement au plus haut niveau.

Les chefs d’État et de gouvernement européens se sont ainsi alignés sur la position adoptée par les ministres des affaires étrangères des pays de l’UE exprimée le 14 octobre. Ils ont dans ce sens rappelé que le Conseil et la Commission européenne continueront à définir la politique étrangère (de l’UE) conformément aux traités, en tant que prérogative souveraine des États membres.

Dans une déclaration commune, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, ont réitéré l’engagement de l’UE à maintenir et à renforcer ses liens étroits avec le Maroc dans tous les domaines, conformément au principe “pacta sunt servanda”.

Ces déclarations de tous les dirigeants européens revêtent une forte teneur politique et assènent un coup dur à l’Algérie, qui a tenté d’exercer des pressions en convoquant les ambassadeurs de 12 pays européens, dont les gouvernements ont exprimé leur soutien au Maroc à la suite de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne.

Aussi, cette position européenne commune de soutien au Maroc constitue-t-elle une réponse cinglante de l’UE à l’Algérie et à ses pantins du polisario. Avec cette prise de position collective au plus haut niveau de l’UE, on est en train d’assister à une avalanche de soutiens, comme rarement auparavant, à tous les niveaux politiques et des organes décisionnels de l’UE, au Conseil européen et au Conseil de l’Union européenne, ainsi qu’au Haut Commissariat aux Affaires étrangères et à la Commission européenne, en plus des déclarations faites – individuellement – par un grand nombre d’États membres. Il faut dire que, rarement des décisions de la CJUE ont suscité autant de mécontentement au sein même du bloc européen !

Une volonté européenne qui se consolide

Commentant à Hespress les implications de cette position, Abdelfattah Balaamchi, professeur de relations internationales et de droit international à l’université Qadi Ayyad, a souligné que “la Cour européenne s’est retrouvée isolée et en dehors du consensus, et bien qu’elle soit un organe de l’UE, elle ne dispose pas de compétence en matière de politique étrangère”.

M. Balamchi a en outre salué la décision du “Sommet européen de Bruxelles après que les gouvernements et les États membres ont unanimement exprimé leur ferme volonté de promouvoir et de renforcer le partenariat stratégique avec Rabat”, soulignant qu’ “indépendamment de l’aspect juridique, la décision de la Cour et les motifs de sa formulation ont été élaborés d’une manière politiquement orientée et à la fin du mandat d’un certain nombre de juges qui ont quitté leur poste”.

Le professeur de relations internationales a aussi insisté sur le fait que “la force du partenariat stratégique des Européens avec le Royaume du Maroc tient au fait qu’il va dans l’intérêt de l’Union en premier lieu”, faisant remarquer que “les relations bilatérales entre le Maroc et un certain nombre de pays et de capitales influentes de l’UE ont franchi un cap à tel point de dépasser le partenariat avec l’UE en tant que bloc”.

Un coup fatal pour les ennemis du Maroc

Abondant dans le même sens, l’expert international en gestion des crises et analyse des conflits et gestion des risques, Berrak Abdesslam Chadi, estime que “la position collective exprimée par le Conseil européen en tant qu’organe stratégique de résolution des crises dont le rôle est de définir les orientations fondamentales des politiques publiques, notamment les politiques étrangères de l’Union, confirme la justesse de la position cohérente et ferme du Maroc face aux multiples manœuvres conspirationnistes visant son intégrité territoriale à travers des jugements et des positions émanant de pays et d’instances internationales et régionales visant à nuire aux intérêts suprêmes du Royaume”.

“Les décisions des États et des gouvernements, à travers la décision du Conseil européen de continuer à respecter les traités et les accords, mettent fin concrètement à toutes les machinations visant le Royaume et ses intérêts supérieurs sur le théâtre européen, et peuvent être considérées comme une réponse européenne claire de la part de la plus haute autorité exécutive de l’UE aux agissements peu diplomatiques de l’Algérie qui a convoqué les ambassadeurs des pays européens qui ont publié des communiqués consacrant le partenariat avec le Maroc après le récent arrêt de la CJUE, dans une ingérence manifeste du régime algérien dans les choix stratégiques des pays de l’UE”, a déclaré l’expert à Hespress.

La décision confirme aussi “la teneur politique du jugement émis par la CJUE, laquelle a commis des erreurs juridiques et procédurales évidentes dans le traitement de ce dossier à travers une vision étroite et unilatérale qui ne tient pas compte de la nature des faits et de la clarté de la position marocaine”, affirme M. Berrak, ajoutant que cela ”rend la récente décision non crédible et entachée de maints soupçons politiques, outre le fait qu’elle est en contradiction avec les résolutions des organes compétents de l’ONU et leurs approches dans un certain nombre de dossiers similaires”.

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