Dans une atmosphère scintillante, Marrakech a levé le rideau vendredi soir sur la 22e édition de son Festival International du Film, un rendez-vous devenu incontournable dans le paysage du cinéma marocain et mondial. Dès l’ouverture des portes du Palais des Congrès, l’affluence et l’éclat du public témoignaient du retour vibrant de la ville ocre à son rôle de capitale du septième art.
La soirée s’est ouverte par la présentation du jury, longuement applaudi, conduit par le réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho. Sourire discret et regard attentif, il a salué dans son discours l’héritage artistique que représente le festival.
« Marrakech fête vingt-deux ans d’amour pour le cinéma », a-t-il déclaré, rendant hommage aux éditions précédentes qui ont façonné la réputation du festival comme un carrefour essentiel dans la cartographie cinématographique mondiale.
Il a également exprimé son enthousiasme à découvrir les œuvres en compétition cette année, soulignant l’énergie créative unique que Marrakech sait offrir à ses invités.
Autour de lui, un jury éclectique et international : Karim Aïnouz, Hakim Belabbes, Julia Ducournau, Peyman Maadi, Jenna Ortega, Celine Song et Anya Taylor-Joy. Une composition qui reflète l’esprit d’ouverture et de dialogue artistique entre les cultures que défend le festival.
Mounir Mehimdate
Hommage à Hussein Fahmy : un moment d’émotion et de reconnaissance
La séquence la plus forte de la soirée fut sans doute l’hommage rendu au monument du cinéma arabe Hussein Fahmy, dont la carrière s’étend sur plus d’un demi-siècle. Le choix du festival de célébrer cette figure majeure n’était pas anodin : il marque la fidélité de Marrakech envers les artistes qui ont façonné l’histoire du cinéma arabe.
L’actrice Yousra, amie proche et partenaire de longue date à l’écran, a pris la parole pour lui rendre hommage. Visiblement émue, elle a salué le talent, la générosité et la force humaine de Fahmy.
Mounir Mehimdate
« C’est une icône qui ne se répète pas, un ambassadeur du cinéma arabe », a-t-elle dit, rappelant que l’acteur venait de traverser une année difficile après la perte de son frère, le comédien Moustafa Fahmy, et qu’il avait su trouver dans l’art une force pour rester debout.
Elle a remercié le Maroc pour cette reconnaissance et exprimé sa gratitude à Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Monseigneur le Prince Moulay Rachid pour leur soutien continu à cet événement qui rassemble cinéphiles du monde entier.
À son tour, l’acteur honoré a pris la parole avec une émotion palpable. Il a rappelé son lien personnel avec la ville ocre, où il avait tourné l’un de ses premiers films aux côtés de Naglaa Fathi au début des années 1970.
« Marrakech m’a accompagné dès mes premiers pas », a-t-il confié, avant de saluer la vision royale et le rôle clé du festival dans l’essor du cinéma au Maroc.
Mounir Mehimdate
Il s’est dit admiratif de l’évolution du cinéma marocain, qu’il considère aujourd’hui comme une force créative capable de rivaliser avec les grandes industries du monde.
Ainsi s’est achevée la première soirée de la 22e édition du Festival International du Film de Marrakech : entre hommage, émotion et célébration du cinéma. Une soirée qui confirme que la ville ocre reste un phare culturel, un lieu où se rencontrent les films, les voix, les mémoires et les générations.
Une promesse est désormais faite au public : celle d’une semaine où l’art, l’humain et la mémoire cinématographique continueront de dialoguer, de briller et de se transmettre.
