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Alors que le gouvernement marocain entame la quatrième année de son mandat, les défis s’accumulent, posant des questions sur sa capacité à tenir ses engagements tout en maintenant la stabilité budgétaire. Un document d’orientation intitulé « Les défis de l’entrée en politique durant la quatrième année du mandat gouvernemental » analyse les objectifs ambitieux et les difficultés majeures rencontrées.
Le rapport de l’Observatoire de l’action gouvernementale, affilié au Centre Al-Hayat pour le développement de la société civile au Maroc, pour ne pas le nommer, met en avant le fait que l’augmentation des dépenses publiques, résultant des multiples projets de réformes et de développement lancés par l’exécutif, exige des financements supplémentaires. Cette situation représente un défi majeur pour le gouvernement, qui doit désormais identifier des sources de financement durables afin de continuer la mise en œuvre de ces initiatives sans compromettre la stabilité budgétaire du pays.
Il souligne également la nécessité d’une gestion prudente des dépenses, à un moment où des projets ambitieux de réformes et de développement sont en cours, notamment dans les secteurs de l’infrastructure, de l’énergie, de l’éducation et de la santé.
Il souligne aussi la nécessité pour le gouvernement de réorienter l’économie vers des secteurs plus résilients, comme l’industrie, afin de créer des emplois plus durables. La mise en place de programmes d’insertion professionnelle et le soutien aux PME sont identifiés comme des solutions clés.
Entre réformes et stabilité budgétaire, un délicat exercice d’équilibriste
La hausse des dépenses gouvernementales, encouragée par des projets de développement de grande envergure, a mis la pression sur les finances publiques. Le rapport indique que le gouvernement doit absolument trouver de nouvelles sources de financement pour éviter un creusement du déficit budgétaire.
Parmi les options explorées par le gouvernement, on trouve l’amélioration de la collecte des recettes fiscales, une stratégie qui nécessite plus de rigueur et d’efficacité. En parallèle, le rapport recommande de stimuler les investissements étrangers directs et d’exploiter les financements internationaux, via des prêts à taux préférentiels ou des partenariats avec des institutions financières mondiales.
Cependant, cette voie présente des risques. Le niveau de la dette publique marocaine a atteint 69 % du produit intérieur brut (PIB), un seuil critique qui pourrait dégrader le classement de crédit du pays, rendant ainsi les futurs emprunts plus coûteux. Face à cette situation, le rapport appelle à une gestion plus efficace des dépenses publiques, en s’assurant que les fonds soient alloués aux secteurs prioritaires et qu’ils génèrent un impact tangible sur le développement économique sans compromettre l’équilibre financier.
La protection sociale sous pression
Le projet de protection sociale du Maroc, qui figure parmi les réalisations phares du gouvernement, fait face à des défis majeurs. Le coût annuel de ce programme est estimé à 51 milliards de dirhams, une somme financée en grande partie par les contributions des affiliés, mais également par l’État.
Pourtant, le Conseil supérieur des comptes a révélé un sérieux manque dans la collecte des cotisations, avec seulement 27 % des affiliés qui contribuent effectivement. Ce manque d’adhésion met en péril la viabilité financière du programme et soulève des interrogations sur l’efficacité des politiques incitatives mises en place.
Ce faible taux de participation reflète un manque de confiance des citoyens envers les structures du gouvernement. Il est donc nécessaire de renforcer la justice sociale et d’améliorer la communication sur les bénéfices du projet pour encourager une participation plus large et garantir la durabilité du système.
Le système de retraite marocain est par ailleurs en difficulté. Le rapport prévoit que le régime des pensions civiles sera en faillite d’ici à 2028 si des mesures drastiques ne sont pas prises rapidement. Le gouvernement envisage une réforme établie sur trois axes : l’augmentation des cotisations, le report de l’âge de la retraite à 65 ans, et la réduction des pensions. Bien que ces réformes soient nécessaires pour éviter la faillite, elles risquent de faire porter l’essentiel du fardeau sur les salariés, une situation qui a provoqué une forte opposition des syndicats.
L’emploi demeure l’un des points noirs de la rentrée politique
Le taux de chômage national a atteint 13,7 %, un chiffre particulièrement préoccupant chez les jeunes. En parallèle, un phénomène inquiétant continue de s’étendre : celui des NEET (jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation), une population qui dépasse désormais le million et demi. L’impact des crises économiques internationales et de la sécheresse sur les activités agricoles, pilier de l’économie marocaine, a exacerbé la situation, avec une perte de 160 000 emplois dans les zones rurales.
À travers ce rapport, une réalité claire émerge : le Maroc se trouve à un carrefour décisif, où les ambitions de développement se heurtent aux dures réalités budgétaires et sociales. D’un côté, le gouvernement affiche sa volonté d’investir dans des réformes structurelles et des projets de grande envergure, mais de l’autre, la capacité à trouver des sources de financement soutenables sans creuser davantage la dette reste un défi de taille. Le gouvernement, entre réformes ambitieuses et justice sociale, dans un contexte de plus en plus marqué par des incertitudes économiques et climatiques, est à un moment critique de son histoire économique.
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