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La présidence du groupe d’amitié Maroc-France au Parlement français a été confiée au Rassemblement national (RN) qui convoitait ce groupe parmi d’autres pour mieux soigner la stature internationale du parti, et celle de sa présidente, Marine Le Pen.
Le parti d’extrême droite avait fait du groupe d’amitié avec le Maroc l’une de ces proies jugeant le pays comme étant un moyen de redorer son image et de faire un tremplin à l’international. Et c’est le cas de le dire, puisque le Maroc fait partie de 20 pays pour lesquels les partis politiques n’ont pas trouvé d’entente et ont choisi de passer à la méthode du « tourniquet ».
Lundi, le parti d’extrême droite Rassemblement national (RN) a obtenu la présidence de plusieurs autres groupes d’amitié de pays convoités à l’Assemblée nationale comme France-Italie et France-Royaume-Uni, notamment grâce au choix proposé à tour de rôle et par ordre d’importance des pays qu’ils veulent obtenir. Le RN devra néanmoins attendre la semaine prochaine pour que les décisions soient validées lors d’un bureau de l’Assemblée nationale.
Des députés présents lors du vote ont confirmé que le RN avait choisi d’emblée le Maroc qui faisait partie de son repositionnement géopolitique et pour investir les sphères diplomatiques de différents pays stratégiques.
Ces groupes d’amitié entre la France et d’autres pays permettent en effet de créer de liens directs avec les parlementaires, ainsi que des associations, personnalités, et autorités locales, dans ces autres pays. Avec le Maroc, l’un des avantages considérables est la langue française qui est couramment parlée au Royaume, ce qui favorise encore plus la proximité et les liens entre parlementaires.
Selon l’entourage de Marine Le Pen, celle-ci aurait expliqué avant cette rencontre autour du choix de la présidence des groupes parlementaires que le Maroc est un « grand pays de diplomatie et de développement économique » et un acteur « important dans la lutte contre l’immigration », avec une « forte diaspora », note l’AFP.
Ainsi, selon les mêmes sources, obtenir la présidence du groupe d’amitié France-Maroc était donc considéré comme un « signal fort » pour le Rassemblement National qui n’avait jamais réussi à avoir ce privilège.
A noter que le parti de Marine Le Pen a toujours défendu l’intégrité territoriale du Maroc et a montré à de nombreuses reprises ses positions en faveur du Sahara marocain. Pour la cheffe du parti nationaliste, le Maroc est considéré comme l’allié le plus fiable au Maghreb et plusieurs des élus de ce parti ont défendu le Maroc devant le Parlement européen alors qu’une résolution anti-marocaine était votée.
Pour rappel, Marine Le Pen avait réagi à la décision française d’appuyer la souveraineté du Maroc sur le Sahara en juillet. Dans un message publié sur son compte X, elle avait déclaré : « Le gouvernement français n’a que trop tardé pour reconnaître l’engagement constant du Maroc depuis des décennies dans la stabilisation et la sécurisation du Sahara occidental, partie intégrante du royaume chérifien. Nous devons soutenir toutes les initiatives pragmatiques des autorités marocaines qui permettront de consolider la pacification de ce territoire, garante de son développement ».
Même si l’idéologie du parti semble trancher avec les valeurs promues par le Maroc tout en faisant de lui l’une des « proies» de la politique migratoire ferme du parti d’extrême droite, sans oublier que de nombreux membres ont des idées racistes, le parti de Marine Le Pen reste le plus grand soutien du Maroc en France malgré les bonnes relations entretenues avec tous les autres partis.
De leur côté, les députés macronistes n’ont pas fait pression pour obtenir la présidence du groupe France-Maroc malgré la grande importance accordée au Royaume par le président français. Emmanuel Macron avait d’ailleurs parlé de la diplomatie parlementaire qui devrait être un moteur du rapprochement et des bonnes relations entre les deux pays lors de son discours devant le Parlement marocain quelques mois plus tôt.
Au final, les députés du parti présidentiel ont obtenu d’autres présidences qu’ils convoitaient, comme les groupes d’amitié avec Israël et les Etats-Unis, de son côté le parti socialiste a eu la présidence du groupe d’amitié avec l’Algérie, et la France insoumise a eu des pays comme le Liban et le Sénégal.
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