La récente apparition médiatique du chef du gouvernement Aziz Akhannouch n’était pas seulement une brève intervention sur les deux chaînes publiques, mais constituait en soi un événement politique, en raison de sa profonde signification tant sur le fond que sur la forme. L’homme est apparu plus mûr dans son discours, plus apte à communiquer dans un langage alliant simplicité et profondeur, s’appuyant sur des données précises et des chiffres clairs, ce qui a rendu ses interventions convaincantes pour l’opinion publique nationale.
Sur le plan formel, son discours se distinguait par un calme posé et une grande assurance, dépourvus d’émotion excessive ou de démagogie. Maîtrisant parfaitement les dossiers, il a mis à profit son expérience économique et gouvernementale pour incarner l’image d’un homme d’État réaliste, évitant les promesses floues. Cette posture lui a permis de jouer le rôle d’« avocat du gouvernement », défendant son bilan avec cohérence et expliquant ses choix dans un langage clair, accessible aussi bien aux citoyens qu’aux élites politiques.
Concernant le contenu, Akhannouch a mis l’accent sur des questions fondamentales qui touchent à la vie quotidienne des Marocains. Il a souligné la poursuite par le gouvernement de la mise en œuvre des grands projets royaux, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi et de la protection sociale, affirmant que l’enjeu était de ne pas perdre de temps et de travailler jusqu’à la dernière minute du mandat gouvernemental. Ce message témoigne du sérieux de l’engagement et rassure les citoyens qui attendent des résultats concrets.
Sur le plan économique, il a mis l’accent sur l’investissement dans des secteurs vitaux tels que l’eau et l’agriculture, considérés comme des piliers garantissant la sécurité hydrique et alimentaire et des moteurs de la croissance économique.
Au niveau social, il a envoyé des signaux forts à travers le bilan du dialogue social, qui a abouti à la clôture du dossier des enseignants contractuels et à l’augmentation des salaires des employés et des retraités, dans une démarche jugée audacieuse face à des problèmes accumulés que les gouvernements précédents n’avaient pas réussi à résoudre. Il n’a pas non plus hésité à parler franchement des complexités du dossier des retraites, présentant une image claire des défis à relever, sans les minimiser ni les exagérer.
Sur le plan politique, le chef du gouvernement a insisté sur la cohésion de la majorité gouvernementale, estimant que les divergences d’opinions en son sein étaient normales, pourvu que le travail se déroule selon un programme clair. Il a également affirmé que les prochaines élections ne seraient pas un prétexte pour entraver les projets ou ralentir leur mise en œuvre, ce qui coupe court aux discours associant la performance du gouvernement à des calculs électoraux étroits.
Cette sortie médiatique lui a permis de s’exprimer dans un langage clair et réaliste, en évitant le discours politique qui entraîne le débat dans les méandres du populisme ou des alignements partisans. Il a judicieusement choisi les sujets qui intéressent directement les citoyens et a pris conscience de l’importance de présenter l’image d’un gouvernement qui agit et réalise des choses, plutôt que de se contenter de slogans.
Pour conclure, cette intervention se caractérise par une combinaison de forme et de fond : un discours calme et confiant, fortifié par des chiffres et des réalisations, et des contenus qui touchent aux questions économiques, sociales et politiques qui préoccupent les Marocains aujourd’hui. C’est un message éloquent qui signifie que le gouvernement a choisi la voie du travail acharné et que l’avenir, pour reprendre les mots de son président, sera meilleur.
*Chercheur universitaire
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