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En quête d’instaurer une transparence accrue, le Maroc fait feu de tout bois, cependant, pour y arriver, il a encore du pain sur la planche. Dans son rapport annuel de 2024, l’Institut de Bâle pour la gouvernance a classé le Maroc au 95ᵉ rang mondial sur 164 pays dans l’Indice de lutte contre le blanchiment d’argent, avec un score de risque de 4,94, inférieur à la moyenne mondiale de 5,45. Plus le score est élevé, plus les risques liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme sont importants.
D’après le rapport, le Maroc a réalisé des pas de géant en matière de conformité technique aux normes du Groupe d’action financière (GAFI), notamment en renforçant le cadre juridique et réglementaire pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Toutefois, des défis importants subsistent pour assurer une réelle efficacité dans l’application de ces mesures sur le terrain.
Cette disparité entre la conformité technique et l’efficacité pratique reflète une tendance mondiale mise en évidence dans le rapport, qui indique que le taux d’efficacité global des mesures a stagné à seulement 28 %.
Ledit rapport met en avant l’importance de renforcer la transparence financière et de lutter contre la corruption comme étape phare pour réduire les risques de blanchiment d’argent au Maroc. Malgré les efforts déployés pour améliorer le cadre réglementaire, le manque de transparence concernant la propriété effective des entreprises demeure un défi majeur. Ce point est classé parmi les plus faibles au niveau mondial, avec un taux d’efficacité de seulement 21 %.
Dans le dessein de surmonter ces défis, le rapport exhorte le royaume à améliorer ses systèmes de contrôle financier et à renforcer l’indépendance de la justice pour assurer une application plus rigoureuse des lois.
Parlant de la région MENA, le Maroc se classe au 9ᵉ rang régional dans l’indice Bâle 2024 de lutte contre le blanchiment d’argent, devançant des pays comme la Tunisie et la Jordanie, mais restant toujours derrière les Émirats arabes unis et le Qatar.
À l’échelle mondiale, des pays comme la Finlande, l’Islande et Saint-Marin détrônent les concurrents. Ils ont obtenu les meilleurs résultats, occupant les trois premières places avec les scores de risque les plus bas. Cette position reflète des niveaux élevés de transparence financière et d’efficacité dans l’application des systèmes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
À l’opposé, le Myanmar arrive en tête de liste des pays à risque avec un score de 8,92, suivi d’Haïti avec 8,85 et de la République démocratique du Congo avec 8,65. Ces taux élevés indiquent de graves lacunes dans les cadres juridiques et réglementaires de ces pays, ainsi qu’une faible efficacité des mesures prises pour lutter contre les crimes financiers.
Un des nouveaux axes abordés par le rapport est l’intégration d’indicateurs de fraude dans la méthodologie d’évaluation des risques cette année. L’Institut de Bâle souligne que “la fraude constitue une menace croissante qui alimente le blanchiment d’argent, notamment dans les grandes économies et les principaux centres financiers”. Bien que le Maroc ne figure pas parmi les pays disposant de grands centres financiers, le rapport exhorte à la mise en place de stratégies nationales efficaces pour faire face à cette menace émergente.
Le rapport rappelle que la lutte contre le blanchiment d’argent n’est pas une simple question technique, mais qu’elle est directement liée à la réalisation d’objectifs plus larges, notamment la justice, l’État de droit et le développement durable. Pour atteindre ces objectifs, il appelle le Maroc à adopter une approche globale tenant compte des dimensions sociales, politiques et juridiques des crimes financiers.
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