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Avec ses vastes étendues de 50 000 hectares dédiées à la culture de cannabis dans les vallées du Rif, le Maroc a longtemps été le plus grand producteur mondial de cette plante. Cependant, cette position de leader n’a pas fait du Royaume un « narco-État », comme certains aiment le prétendre.
Bien au contraire, le Maroc s’est engagé sur une voie innovante et responsable, celle de la légalisation contrôlée pour des usages thérapeutiques, tout en durcissant ses contrôles contre le trafic illicite vers l’Europe.
Dans le cadre de cette stratégie, le Maroc a franchi une étape décisive en légalisant la production de cannabis à des fins médicales. Une mesure qui s’accompagne d’un cadre strict visant à réorienter les producteurs locaux vers une économie régulée, tout en assurant des revenus stables pour les cultivateurs du Rif.
En août dernier, une grâce royale a permis à 4 800 agriculteurs, condamnés pour des infractions liées à la culture illégale de cannabis, d’être libérés, à des fins de se tourner vers la production légale. Cette démarche, autant humaniste que pragmatique, met l’accent sur une transition vers un marché encadré, tout en poursuivant les efforts pour décourager ceux qui persistent dans l’illégalité.
Sur le terrain, les services de sécurité marocains, dirigés par la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN) et la Gendarmerie Royale ainsi que les Forces Auxiliaires, se montrent intransigeants. Lors des six premiers mois de 2024, environ 100 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les forces marocaines, une augmentation significative par rapport aux 81 tonnes de l’année précédente.
Cette vigilance accrue, qui ne connaît aucune limite, a considérablement perturbé le réseau des narcotrafiquants, contraints de revoir leurs stratégies d’acheminement. La route historique du détroit de Gibraltar, autrefois un passage privilégié pour faire transiter le cannabis vers l’Europe, est désormais soumise à des contrôles drastiques.
De plus en plus de cargaisons sont interceptées avant même de quitter le territoire marocain, comme en témoigne la saisie impressionnante de 18,2 tonnes de résine en juin dernier au sud de Casablanca. Ces opérations coordonnées ont forcé les trafiquants à utiliser des itinéraires de contournement plus longs et risqués, notamment via l’Algérie et le sud de l’Europe.
Ces efforts renforcés au Maroc a eu un impact direct sur les saisies réalisées en France. Selon une note de l’office anti-stupéfiants (Ofast), le nombre de saisies dépassant les 200 kilos de cannabis a baissé d’un tiers, passant de 45 au premier semestre 2023 à seulement 30 pour la même période en 2024.
Cette diminution des grosses saisies témoigne en grande partie de l’efficacité des contrôles marocains, qui interceptent désormais une part importante des cargaisons avant qu’elles ne franchissent la Méditerranée. Si le trafic n’a pas totalement disparu, il est en mutation. Les narcotrafiquants, sous pression, adoptent de nouvelles méthodes pour continuer à alimenter les marchés européens.
Le morcellement des cargaisons, désormais plus discrètes, mais régulières, est devenu la norme. Ce trafic dit « de fourmis » reflète une fragmentation des structures criminelles, où les petites frappes locales, plus que les grands barons, tentent de tirer profit de ce commerce illégal.
Face à cette vigilance accrue, les trafiquants cherchent des solutions alternatives pour échapper aux contrôles renforcés. Outre les routes maritimes classiques vers l’Espagne et le Portugal, de nouveaux itinéraires passant par l’Algérie, la Tunisie et même l’Égypte ont vu le jour. Cependant, ces tentatives d’évasion se heurtent à une coordination régionale de plus en plus étroite, qui permet aux autorités de frapper efficacement les réseaux de trafic.
Le succès de cette stratégie repose sur une mobilisation sans précédent des forces de sécurité marocaines, mais également sur une volonté politique claire de transformer une culture longtemps associée à l’économie parallèle en une activité légale et encadrée. Cette transformation marque une rupture avec les pratiques du passé et fait du Maroc un modèle dans la gestion de la production de cannabis à l’échelle mondiale.
Le Royaume du Maroc, fort de ses réformes et de sa nouvelle approche, continue de jouer un rôle clé dans la lutte contre le trafic de cannabis en Méditerranée. La légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques, combinée à une répression rigoureuse du trafic illicite, est une réponse équilibrée à un problème complexe. Les trafiquants, pris en étau entre les contrôles nationaux et la pression internationale, se retrouvent contraints de revoir leurs stratégies, tandis que le Maroc montre au monde qu’il est possible de concilier modernisation économique et rigueur sécuritaire.
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