Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Le Maroc envisage de revoir son accord de libre-échange avec la Turquie afin de réduire un déficit commercial croissant, principalement alimenté par les importations de tissus turcs, selon des informations rapportées par Reuters.
Le gouvernement marocain s’apprête à réévaluer les termes de son accord commercial avec la Turquie, dans un contexte de déficit commercial en forte hausse. D’après deux sources, citées par Reuters, ayant assisté à une réunion avec le ministre délégué chargé du Commerce, Omar Hjira, ce dernier se rendra prochainement à Ankara pour discuter de mesures visant à atténuer un déséquilibre commercial qui a atteint 3 milliards de dollars.
Signé en 2004 et entré en vigueur en 2006, l’accord de libre-échange entre Rabat et Ankara avait déjà fait l’objet d’un amendement en 2020, instaurant des droits de douane de 90 % sur les importations turques de textiles et de vêtements. Cette décision visait à protéger l’industrie textile marocaine et à préserver les emplois locaux. Mais malgré cette barrière tarifaire, les entreprises marocaines continuent de s’approvisionner massivement en tissu turc, un intrant jugé indispensable pour soutenir la production de vêtements destinée aussi bien au marché local qu’à l’export.
Le déficit commercial global du Maroc a connu une aggravation de 22,8 % au cours des quatre premiers mois de 2025, atteignant 109 milliards de dirhams (environ 12 milliards de dollars), selon les dernières données officielles. Sur l’ensemble de l’année 2024, ce déficit avait déjà progressé de 7 %, pour culminer à 306 milliards de dirhams. Le déficit bilatéral avec la Turquie représente aujourd’hui le troisième plus important pour le Maroc, derrière ceux enregistrés avec les États-Unis et la Chine.
D’après des sources concordantes, les discussions à venir devraient s’articuler autour de trois axes principaux. Le premier porte sur un meilleur accès des produits marocains au marché turc, en particulier dans les secteurs de la pêche et de l’agro-industrie. Le Maroc souhaiterait négocier un accès préférentiel à certains produits afin d’équilibrer davantage les échanges. Le second axe vise à encourager les entreprises turques présentes sur le sol marocain à accroître leur approvisionnement local. Cette orientation fait écho à un partenariat signé en 2022 avec BIM Maroc, pour que l’enseigne turque de distribution porte à l’horizon 2025 à 80 % la part de ses produits agroalimentaires « Made in Morocco ».
Le troisième axe de travail concerne la révision de la liste des matières exclues de l’accord de libre-échange. Plusieurs produits pourraient faire l’objet d’ajustements, notamment ceux déjà ciblés par des mesures de défense commerciale. C’est le cas des fours électriques turcs, pour lesquels le Maroc a instauré récemment un droit antidumping définitif d’une durée de cinq ans. Cette décision, officialisée par un arrêté conjoint du ministère de l’Industrie et de celui de l’Économie, fait suite à une enquête menée entre août 2023 et novembre 2024, qui avait mis en évidence une distorsion de concurrence au détriment des producteurs locaux.
Les mesures envisagées par le Maroc s’inscrivent dans un contexte plus large de révision de ses accords de libre-échange. Avant la Turquie, c’est l’Égypte qui avait été placée au centre des discussions bilatérales. Le ministère de l’Industrie et du Commerce a d’ailleurs annoncé la mise en place d’un mécanisme « Fast Track » avec les autorités égyptiennes, visant à faciliter l’entrée des exportations marocaines, notamment dans le secteur automobile. Le Maroc semble ainsi vouloir tirer les leçons d’un modèle de libre-échange qui, sans accompagnement ni équilibre, peut fragiliser ses filières industrielles.
En toile de fond, Rabat affirme sa volonté de mieux protéger ses intérêts tout en maintenant ouverts ses partenariats économiques. La révision de l’accord avec la Turquie ne signifie donc pas un repli, mais plutôt une tentative de refondation sur des bases plus équitables et mieux adaptées aux réalités industrielles marocaines.
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