Grâce à des conditions climatiques favorables et à des investissements dans des technologies innovantes, le Maroc s’impose comme un leader émergent de l’agriculture sous serre. Ses exportations, notamment de tomates et de concombres, enregistrent un grand succès et hissent le Royaume au premier plan dans les marchés internationaux.

L’agriculture sous serre connaît une transformation majeure à l’échelle mondiale, marquée par une modernisation accélérée et une attention croissante aux enjeux environnementaux. Le dernier rapport de la banque coopérative néerlandaise Rabobank souligne l’essor du Maroc dans ce secteur, porté par une stratégie axée sur la durabilité et l’innovation.

Le marché mondial des serres s’étend désormais sur près de 3,72 millions d’hectares, dominé par la Chine et les pays européens, où l’expertise technologique est particulièrement avancée. Aux Pays-Bas et en Espagne, la consolidation des grands producteurs se poursuit, tandis que l’Amérique du Nord enregistre une progression soutenue des surfaces cultivées sous serre. Face à ces évolutions, le Maroc se démarque en combinant compétitivité et respect des nouvelles normes environnementales imposées sur les marchés d’exportation, souligne le rapport de Rabobank.

Une croissance portée par l’innovation

La stratégie marocaine repose sur plusieurs facteurs clés. Les conditions climatiques du pays permettent une production sous serre avec des coûts énergétiques réduits, un atout majeur face à la hausse des coûts de production en Europe. De plus, l’investissement dans des infrastructures modernes, comme les serres de nouvelle génération intégrant des systèmes d’irrigation optimisés, renforce la compétitivité des producteurs locaux.

Selon Rabobank, les exportations de tomates marocaines ont atteint environ 800.000 tonnes en 2024, confirmant la place du pays parmi les principaux fournisseurs du marché européen. Par ailleurs, les exportations de concombres ont connu une progression rapide, notamment vers l’Espagne et le Royaume-Uni, où les prix plus compétitifs des produits marocains séduisent de plus en plus d’acheteurs.

Cette dynamique de croissance s’accompagne d’une volonté de diversification. Au-delà de la tomate et du concombre, les producteurs marocains développent la culture de poivrons, de courgettes et de fraises, répondant ainsi à une demande croissante, notamment au Moyen-Orient. Cette montée en gamme s’inscrit dans une stratégie visant à capter des parts de marché sur le segment des produits premium, à l’image des producteurs australiens qui misent sur des cultures sous serre à haute valeur ajoutée.

Cependant, malgré ces succès, le secteur doit relever plusieurs défis. L’accès à l’eau reste une problématique majeure, en particulier dans les régions du Souss-Massa où la pression hydrique est forte. Les conditions climatiques extrêmes, comme la canicule de 2023 ayant atteint 50,4 °C, ont également causé d’importantes pertes de récolte. De plus, la nécessité d’une main-d’œuvre saisonnière impose une réflexion sur l’automatisation des processus, à l’instar des modèles néerlandais et canadiens, note le rapport.

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