Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Dans un monde où le climat devient de plus en plus instable, le dernier rapport de REN21 sur le statut mondial des énergies renouvelables (GSR 2025) dresse un constat à la fois encourageant et préoccupant. En 2024, les énergies renouvelables ont franchi un seuil historique avec 741 gigawatts (GW) de nouvelles capacités installées, dominées à 81 % par le solaire photovoltaïque. Un record mondial salué, mais encore loin de répondre à l’objectif collectif de triplement des capacités renouvelables d’ici 2030, tel que fixé lors de la COP28.
Le Maroc, bien que peu présent dans les statistiques détaillées du rapport, y apparaît à plusieurs reprises comme un acteur engagé. Le Royaume s’illustre notamment par des mesures concrètes dans l’agriculture et la stratégie hydrogène, le plaçant parmi les pays du Sud en voie de structuration énergétique.
Le rapport précise que l’année 2024 a été marquée par une augmentation de 18 % des capacités renouvelables installées, totalisant un cumul de 4.770 GW dans le monde. Cette accélération est largement portée par la Chine, responsable de 60 % des nouvelles capacités, tandis que les pays du G7 n’en représentent que 14 %. Une concentration qui interroge la répartition géographique des efforts.
En parallèle, les émissions mondiales de CO₂ ont augmenté de 0,8 %, tandis que la température moyenne annuelle a dépassé pour la première fois +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Les catastrophes climatiques de 2024 — incendies, inondations, sécheresses et effondrement de réseaux — ont illustré l’ampleur du retard dans la transition globale.
Malgré un investissement mondial de 728 milliards USD dans les renouvelables en 2024 (+8 % par rapport à 2023), le rapport souligne qu’il manque encore 772 milliards USD par an jusqu’en 2030 pour atteindre les objectifs fixés.
Dans ce contexte mondial tendu, le Maroc se distingue par des initiatives ciblées. En 2024, il a mis en place un programme de subventions destiné au secteur agricole, soutenant l’achat de kits de pompage solaire ainsi que le développement de l’agrivoltaïsme, cette pratique qui combine production agricole et énergie photovoltaïque sur un même espace. Le Royaume rejoint ainsi l’Italie et le Portugal dans cette dynamique, saluée dans le rapport comme une réponse intelligente à la rareté des terres et à la pression climatique.
Par ailleurs, le Maroc fait partie des quatre pays — avec le Chili, l’Inde et Oman — à avoir adopté des mesures spécifiques de sécurisation foncière pour la production d’hydrogène vert. Cette démarche, encore rare à l’échelle mondiale, démontre une volonté politique d’ancrer cette filière dans le tissu économique national. Elle intervient alors que les incitations fiscales et financières ont pris le pas en 2024-2025 sur les simples annonces stratégiques, signalant un passage à l’action plus concret dans plusieurs pays.
Si le Maroc ne figure pas dans les grandes masses statistiques du rapport, sa présence dans ces sections ciblées illustre un tournant stratégique. L’entrée dans une phase d’industrialisation énergétique ciblée et intégrée aux enjeux agricoles et territoriaux.
L’Afrique reste au cœur des préoccupations. Le rapport indique que 737 millions de personnes dans le monde étaient encore privées d’électricité en 2024, dont 80 % en Afrique subsaharienne. REN21 insiste sur l’urgence d’un rattrapage massif en matière d’électrification, appelant à multiplier par dix le rythme actuel pour espérer atteindre les objectifs d’ici 2030.
Des programmes comme « Mission 300 », pilotés par la Banque mondiale et la BAD, visent à connecter 300 millions de personnes d’ici 2030, principalement via des mini-réseaux renouvelables. Dans ce cadre, le Maroc, fort de son expérience dans les grands projets solaires et éoliens, pourrait devenir un pivot technologique régional, en partageant son expertise avec les pays voisins.
Le rapport met aussi en lumière les freins structurels à l’intégration des renouvelables. Si les technologies sont matures, leur ancrage dans les réseaux reste incomplet : faible flexibilité des infrastructures, insuffisance du stockage, cybersécurité sous-estimée, réglementation inadaptée. En 2024, les investissements dans les batteries ont progressé, mais restent concentrés dans les économies avancées.
Le Maroc, confronté à une variabilité climatique importante et à des sécheresses récurrentes, a tout intérêt à renforcer la résilience de ses réseaux. Le développement de mini-grids (système local de production et de distribution d’électricité, NDLR) et de solutions de stockage décentralisées, notamment dans les zones agricoles et rurales, pourrait constituer une piste à fort impact local.
Enfin, REN21 rappelle que la transition énergétique est aussi freinée par des subventions massives aux énergies fossiles, qui ont atteint 1 100 milliards USD en 2023. Ce soutien, en contradiction avec les engagements climatiques, pèse sur la compétitivité des renouvelables. Selon le même rapport, le Maroc, à l’instar de nombreux pays, continue de subventionner le gaz butane — utilisé par la majorité des ménages — ce qui rend difficile la bascule vers des alternatives propres, comme les cuisinières solaires ou le biogaz.
Le rapport note aussi une polarisation croissante du débat énergétique, où la sécurité d’approvisionnement est parfois invoquée pour justifier un ralentissement de la transition. Dans ce climat tendu, les pays qui réussissent à combiner vision industrielle, justice sociale et action climatique auront une longueur d’avance.
The post Le Maroc mise sur l’agrivoltaïsme et l’hydrogène pour son avenir énergétique appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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