Face à la raréfaction des ressources hydriques et aux effets du changement climatique, le Royaume mise sur le renforcement de sa souveraineté hydrique. Une stratégie ambitieuse est en cours, axée sur la création d’une industrie nationale du dessalement, la formation de compétences locales et la promotion de l’innovation dans le secteur de l’eau, a indiqué le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour.
Les défis auxquels le Maroc est confronté imposent « de redoubler d’efforts, de vigilance et d’innovation » afin d’adapter les modèles de gestion aux exigences de la bonne gouvernance, a affirmé Mezzour. Dans une réponse à une question parlementaire écrite, le ministre a souligné que la crise de l’eau constitue aujourd’hui l’un des défis les plus pressants pour le pays.
« La question de l’eau devient de plus en plus complexe en raison de la sécheresse, du changement climatique et de la croissance de la demande », a-t-il précisé, rappelant que les années successives de déficit pluviométrique ont eu un impact profond sur les ressources hydriques et les nappes souterraines. Selon lui, cette situation fait du dossier hydrique un enjeu stratégique majeur pour le Maroc.
Face à ce constat, le ministère de l’Industrie et du Commerce œuvre à la mise en place des orientations royales. Celles-ci appellent notamment à développer une industrie nationale dédiée au dessalement de l’eau de mer, à former des ingénieurs et techniciens spécialisés, et à encourager la création d’entreprises marocaines capables de concevoir, réaliser et entretenir des stations de dessalement.
Mezzour a rappelé que le Maroc dispose actuellement de 17 stations de dessalement, dont trois à usage industriel situées à Jorf Lasfar, Safi et Laâyoune. Les autres sont destinées à la production d’eau potable, à l’image de la station d’Agadir, qui contribue également à l’irrigation. Il a notamment fait savoir que quatre nouvelles stations sont en cours de développement et que neuf autres sont déjà programmées, dans le but d’atteindre, à l’horizon 2030, une capacité annuelle totale de 1,7 milliard de mètres cubes d’eau.
Ces projets, a-t-il poursuivi, sont menés en coopération avec plusieurs pays partenaires, afin de bénéficier des meilleures expériences internationales et technologies de pointe dans le domaine du dessalement. Toutefois, le ministre a souligné la volonté du Maroc de « se diriger progressivement vers une industrie 100% nationale du dessalement », reposant sur des technologies et des compétences marocaines.
Dans la même dynamique, le ministère travaille à la mise en place d’un écosystème intégré autour de l’industrie de l’eau, à travers la création d’un cluster national dédié. Ce pôle aura pour mission de soutenir la fabrication locale de composants essentiels et de procédés industriels répondant aux besoins des grands projets liés à l’eau, notamment le dessalement, les routes hydrauliques et l’efficacité hydrique.
Selon Mezzour, cette initiative vise à stimuler l’innovation, encourager le transfert technologique et renforcer l’intégration industrielle locale. Plusieurs mécanismes de soutien ont déjà été mobilisés, notamment par le biais du Fonds de Soutien à l’Innovation (FSI), afin d’accompagner les investissements et les projets innovants du secteur.
Ainsi, le ministre a réaffirmé l’engagement de son département à « poursuivre tous les efforts nécessaires, en coordination avec l’ensemble des acteurs concernés, pour encourager la création d’entreprises marocaines spécialisées dans la construction et la maintenance des stations de dessalement ». Cette approche, a-t-il souligné, s’inscrit dans la stratégie globale visant à assurer la souveraineté hydrique du Royaume et à préparer le pays aux défis futurs liés à la rareté de l’eau.
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