La Banque africaine de développement (BAD) accompagne le Maroc dans le renforcement du partenariat public-privé (PPP) à travers un programme d’assistance technique. Ce soutien vise à opérationnaliser le cadre réglementaire, renforcer les capacités de la Commission nationale du PPP et promouvoir ce modèle comme levier de développement des infrastructures publiques.

Face aux défis économiques et environnementaux, le Maroc mise sur le partenariat public-privé pour financer ses programmes et infrastructures. Malgré un cadre juridique mis en place depuis plusieurs années, le recours à ce modèle reste limité. Dans ce contexte, la Banque africaine de développement (BAD) propose une assistance technique pour structurer davantage cette forme de partenariat et répondre aux besoins croissants du pays en termes d’infrastructures modernes et durables.

Un soutien stratégique pour le Maroc

Sollicitée par le ministère de l’Économie et des finances, la BAD s’apprête à lancer un programme d’assistance technique dédié au partenariat public-privé. Ce projet, d’une durée de 24 mois, est estimé à 312.358 dollars, financé à 85 % par un don de la BAD via le Fonds d’assistance technique pour les pays à revenu intermédiaire. Le reste sera pris en charge par le gouvernement marocain.

L’objectif principal de cette initiative est de renforcer les capacités de la Commission nationale du PPP (CNPPP). Cette dernière est chargée de mettre en œuvre le nouveau cadre juridique introduit par les récentes modifications de la loi n°46-18. Ces révisions ont notamment élargi le champ d’application du PPP aux collectivités territoriales et simplifié certaines procédures, comme les offres spontanées et les attributions négociées. L’assistance technique proposée vise à favoriser une meilleure planification et un pilotage optimisé des projets PPP, en les intégrant dans les stratégies sectorielles et budgétaires du pays.

Des défis persistants malgré les avancées

Au cours des dernières années, le Maroc a réalisé des investissements massifs dans ses infrastructures : ports, autoroutes, aéroports, énergies renouvelables, etc. Cependant, le recours au modèle PPP reste insuffisant, malgré son potentiel pour alléger la pression sur les finances publiques et optimiser la gestion des infrastructures.

Seuls quelques projets emblématiques ont vu le jour sous ce mode de partenariat, tels que le complexe solaire de Ouarzazate, les parcs éoliens de Tarfaya ou encore le tramway de Rabat-Salé. Pourtant, les besoins du pays continuent de croître, notamment dans des secteurs stratégiques comme l’eau ou l’énergie. La pression sur les ressources hydriques, par exemple, représente une contrainte majeure pour l’agriculture et le tourisme, nécessitant des investissements massifs que le budget de l’État peine à couvrir.

Pour surmonter ces défis, le Maroc doit mettre en place un environnement favorable au développement des PPP. Cela passe par une planification stratégique, une gouvernance renforcée et une meilleure évaluation des projets.

Une approche structurée et des outils modernes

Le programme d’assistance technique de la BAD s’articule autour de deux composantes principales. La première consiste à élaborer une stratégie nationale pour le PPP, alignée sur le nouveau modèle de développement et les priorités sectorielles du pays. Cette stratégie intègre des considérations de soutenabilité budgétaire et s’étend à des secteurs sociaux comme l’éducation et la santé.

La deuxième composante prévoit la mise en place d’un programme annuel ou pluriannuel de projets PPP, qui offrira une meilleure visibilité sur les opportunités disponibles. Un consultant international sera chargé de soutenir la CNPPP dans la préparation de ce programme, tout en développant une plateforme recensant les projets éligibles et en définissant des critères pour évaluer leur pertinence.

Par ailleurs, l’assistance inclut un volet de formation et de sensibilisation pour renforcer les compétences des équipes en charge des projets PPP, tout en favorisant l’adhésion des acteurs publics et privés grâce à des campagnes de communication ciblées.

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