Alors que l’industrie automobile espagnole peine face à la faiblesse de la demande en Europe, le Maroc émerge comme un débouché prometteur, enregistrant une croissance spectaculaire des importations de véhicules « Made in Spain ».
L’industrie automobile espagnole, traditionnellement tournée vers l’Europe, connaît un contexte complexe en 2025. La production reste quasiment stagnante et les exportations vers le Vieux Continent accusent une baisse notable. Entre janvier et novembre, 2,13 millions de véhicules ont été fabriqués, soit 4,8 % de moins que sur la même période de 2024. Si cette tendance se maintient, le secteur clôturera l’année sous la barre des 2,3 millions d’unités, selon la presse espagnole spécialisée, marquant un recul d’environ 5 % sur un an.
Cette faiblesse se reflète dans le commerce extérieur : les exportations européennes représentent encore plus de 90 % des ventes, mais leur poids diminue progressivement. Le mois de novembre a vu l’exportation de 185 135 véhicules, en retrait de 2,1 % sur un an, tandis que l’ensemble de l’année affiche une chute de 8,2 %. Les marchés traditionnels comme l’Italie, la Belgique ou le Royaume-Uni ont fortement réduit leurs commandes, avec des baisses respectives de 40,5 %, 30 % et 19 %.
Dans ce contexte, le Maroc se distingue comme un marché de plus en plus stratégique. Les exportations espagnoles vers le Royaume ont bondi de 167,6 % sur un an, atteignant 4 102 véhicules en novembre. Cette progression spectaculaire reflète la diversification des flux d’exportation espagnols, qui se tournent désormais vers l’Afrique, l’Amérique et l’Océanie pour compenser le recul européen. Le Maroc se positionne ainsi juste derrière l’Allemagne et la Turquie en termes de croissance, confirmant son rôle de hub régional pour les véhicules « made in Spain ».
La tendance à l’électrification et aux véhicules alternatifs profite également à ce marché émergent. En Espagne, près de 10 % des véhicules produits sont désormais électrifiés, tandis que l’ensemble des technologies alternatives (hybrides, hybrides rechargeables, électriques et gaz) représentent plus de 42 % de la production mensuelle. Pour le Maroc, cela ouvre la voie à l’arrivée de modèles plus durables, en phase avec les ambitions environnementales et les politiques d’incitation à l’électromobilité.
Il est à noter que l’industrie automobile espagnole fait face à plusieurs obstacles structurels importants, soulignés par la presse spécialisée. Les ventes de voitures neuves, bien qu’en légère progression en 2024, restent nettement inférieures aux niveaux pré‑pandémie, et le secteur est confronté à une année 2025 difficile en raison de l’évolution des comportements des consommateurs, des prix élevés et de l’incertitude autour des véhicules électriques, qui retardent les décisions d’achat. De plus, la concurrence des constructeurs internationaux, notamment chinois, gagne du terrain sur le marché espagnol avec des offres à prix attractifs, intensifiant la pression sur les producteurs européens traditionnels. Ces facteurs, combinés à un ralentissement des exportations vers les marchés européens clés, compliquent la compétitivité globale du secteur espagnol dans un contexte global déjà tendu.
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