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Le journal français le Monde a rapporté que le continent africain regorge des ressources essentielles nécessaires à la transition énergétique et numérique. Il a été mentionné que « dans le siècle minier qui s’ouvre, les ressources africaines aiguisent les appétits du monde entier, pour le meilleur et pour le pire ».
Le quotidien parisien, dans un dossier publié mardi 4 février, a indiqué que la Chine et les pays occidentaux se livrent désormais une concurrence frénétique pour exploiter les richesses du sous-sol, alors que la production actuelle reste largement insuffisante. Il sera donc nécessaire d’intensifier les opérations de forage à un rythme beaucoup plus rapide.
Alors que le monde se précipite sur ces minerais, l’étendue de la domination de la Chine sur l’ensemble de la chaîne de valeur se révèle. Pékin exploite des mines à l’intérieur de ses frontières et à l’étranger, puis importe d’énormes quantités de minerais bruts qu’elle raffine, pour produire finalement divers équipements et dispositifs, selon Le Monde. Il a été précisé que parmi les quelque 50 minerais stratégiques, l’Institut géologique américain affirme que « la Chine contrôle environ 30 minerais, et qu’elle a déjà commencé à imposer des restrictions sur l’exportation de certains d’entre eux, tels que le germanium et le gallium. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, l’investissement total prévu dans les projets miniers d’ici 2030, estimé à 39 milliards de dollars, ne représente qu’un dixième des besoins mondiaux minimaux ».
Le journal a précisé qu’à l’inverse de la plupart des grandes régions minières du monde, où les ressources seront épuisées au cours des prochaines décennies, l’Afrique semble être un trésor encore inexploité. Environ un tiers des réserves mondiales de minéraux sont enfouies sous ses terres, et cette proportion est bien plus élevée pour certains minéraux stratégiques.
Ainsi, le Monde a indiqué que l’Afrique ne possède pas seulement d’énormes réserves de minéraux, mais qu’elle est également leader mondial dans la production de certains minéraux stratégiques. L’Afrique du Sud est le plus grand producteur mondial de manganèse, tandis que Madagascar et le Mozambique occupent respectivement les deuxième et troisième places pour la production de graphite. La Guinée est également l’un des principaux producteurs de bauxite, la matière première essentielle pour l’aluminium.
Quant à la République démocratique du Congo, elle est le premier producteur mondial de cobalt, un élément clé dans la fabrication de batteries et de technologies avancées, avec 73 % de la production mondiale, tandis que l’Indonésie, deuxième plus grand producteur, ne dépasse pas les 5 %.
L’occupation de vastes zones du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, qui a conduit à la prise de la ville de Goma fin janvier par le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, coïncide avec la présence de ressources massives dans le sous-sol. Cette région fournit plus de 15 % des approvisionnements mondiaux en tantalum, un minerai rare extrait du coltan, utilisé dans la plupart des produits électroniques.
Les estimations de la mission des Nations unies pour la stabilisation de la République Démocratique du Congo (MONUSCO) suggèrent que « ces activités minières rapportent au groupe rebelle M23 au moins 300.000 dollars par mois, contribuant ainsi au financement de la rébellion et à l’aggravation du conflit« .
Ebloui par l’offre africaine, le Monde a souligné que la demande mondiale de cobalt, de lithium et d’autres minéraux rares connaît une hausse sans précédent, alimentée par le secteur des voitures électriques et la fabrication de batteries, ainsi que le besoin de composants essentiels pour la production d’énergie renouvelable tels que les panneaux solaires et les éoliennes. La presse a confirmé que l’Agence internationale de l’énergie prévoit que la demande mondiale pour ces ressources doublera d’ici 2040, faisant de l’Afrique un acteur clé dans cette course industrielle.
Malgré les immenses richesses de l’Afrique, leur exploitation reste limitée. Le journal a révélé que le continent attire seulement 15 % des investissements mondiaux dans l’exploration minière, ce qui freine le développement du secteur minier de manière à lui permettre de contrôler ses ressources. Il a ajouté que certains pays africains ont commencé à prendre des mesures pour augmenter la valeur ajoutée de leurs ressources, en encourageant la fabrication locale plutôt que l’exportation de minéraux bruts, dans le but de renforcer leur indépendance économique face à la domination étrangère.
D’après les prévisions du quotidien Français, l’augmentation des investissements dans le secteur minier africain commence à porter ses fruits, avec la découverte de réserves massives de lithium au Mali, un minéral essentiel dans la fabrication de batteries de voitures électriques. Le journal a précisé que certains experts estiment que l’Afrique pourrait devenir la principale source de lithium dans un avenir proche, renforçant ainsi sa position de leader sur le marché mondial des minéraux stratégiques. Il a ajouté que la course à l’exploitation des ressources africaines s’intensifiera dans les années à venir, les pays et grandes entreprises cherchant à sécuriser leurs besoins face à la demande mondiale croissante de minéraux nécessaires à la transition énergétique et numérique.
Après avoir réduit leurs investissements miniers en raison des dommages environnementaux et sociaux associés, les pays occidentaux cherchent à reprendre leurs positions sur le marché africain. Le Monde précise que des entreprises comme la britannique Anglo American, la suisse Glencore et la canadienne First Quantum Minerals détiennent encore environ un quart de la production minière du continent. À cet égard, le journal a révélé que, selon le Financial Times de juillet 2024, les États-Unis ont exercé des pressions sur Kinshasa pour annuler un contrat de vente des actifs de cuivre et de cobalt de la société congolaise Gécamines à la société Norin Mining, une filiale d’un groupe industriel de défense chinois, ce qui indique une montée des tensions entre les grandes puissances au sujet des ressources africaines.
La concurrence ne se limite pas aux puissances traditionnelles, puisque des pays émergents commencent également à renforcer leur présence dans le secteur minier africain. Le Monde a noté que des entreprises brésiliennes telles que Vale sont désormais un acteur majeur sur le marché, devenant la quatrième plus grande société minière mondiale. En outre, dix entreprises chinoises figurent parmi les 50 plus grandes sociétés minières mondiales, ce qui reflète l’expansion de ces pays dans ce domaine. Le journal a ajouté que les pays émergents, comme la Chine et le Brésil, offrent des conditions de prêt plus flexibles que les institutions financières occidentales, facilitant ainsi l’investissement dans des pays où les entreprises occidentales hésitent à pénétrer, comme le Zimbabwe.
Cité par le Monde, Emmanuel Hash, expert du secteur minier, déclare que « tout ce qui accélère l’exportation des minéraux est stratégique« . Dans ce contexte, la société DP World, troisième plus grand opérateur portuaire mondial, prévoit d’investir 3 milliards de dollars en Afrique au cours des cinq prochaines années pour faciliter l’exportation de minéraux stratégiques tels que le cobalt et le lithium.
Un des projets majeurs illustrant cette lutte géopolitique est la ligne de chemin de fer qui transporte le cuivre et le cobalt de la République Démocratique du Congo vers le port de Lobito en Angola. Le Monde a indiqué que le gouvernement angolais a attribué en 2022 le privilège d’exploitation de cette ligne à un consortium européen dirigé par la société suisse Trafigura, ignorant une offre chinoise qui avait été approuvée en 2015. En soutien à ce projet, l’Agence américaine pour le développement international a annoncé en décembre 2024 un prêt de 553 millions de dollars pour moderniser la ligne de chemin de fer et le port de Lobito, ce qui réduira les coûts de transport des minéraux de 30 % et raccourcira le temps d’expédition de 29 jours, selon les déclarations américaines.
Avec la poursuite de cette course mondiale aux ressources africaines, il est clair que le continent restera un terrain majeur de compétition entre les grandes puissances et les pays émergents, dans la quête pour sécuriser leurs besoins en minéraux stratégiques nécessaires aux transformations industrielles et énergétiques des prochaines décennies.
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