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Ce lundi matin, la scène politique marocaine a une fois de plus offert un nouveau feuilleton au vox-populi. Intitulé “l’art du nomadisme politique“ il a pour guest star, un groupe d’ex-PJDistes ayant trouvé refuge au sein du Rassemblement National des Indépendants (RNI).
Comme un bon plat réchauffé, une polémique a accompagné l’annonce de la fusion du groupe de la justice sociale, qui représentait le Parti de la Justice et du Développement (PJD) au sein de la Chambre des conseillers, avec l’équipe du Rassemblement National des Indépendants dans la même Chambre, ravivant ainsi l’odeur du nomadisme politique.
Cela-dit, l’histoire du départ des élus du PJD remonte à 2021. En effet, à cette époque, les élus, coupables d’avoir désobéi aux hautes sphères de leur parti, avaient été priés de plier bagage. Aujourd’hui, les voilà qui se retrouvent de retour sur le devant de la scène politique marocaine. Que l’on se détrompe ! Ils n’ont pas rebondi sous leur ancienne bannière, mais bien sous les couleurs du RNI. Une odeur de déjà-vu, avec le tenace relent d’une nomadisation politique.
Retour en arrière, septembre 2021 : le PJD, qui venait de vivre un séisme électoral, refuse les quelques miettes qu’il avait grappillées dans la Chambre des conseillers. Trois sièges, seulement trois, pour ceux qui furent jadis les champions de la scène politique. On pourrait penser qu’un tel rejet aurait laissé ces élus avec peu d’options. Mais que nenni ! Le chameau survit sans eau, et certains élus PJD semblent survivre sans parti, même s’ils doivent changer de burnous en cours de route.
C’est donc en toute légalité, nous assure-t-on, que ces « fugitifs » se sont intégrés à l’équipe du RNI. Leur porte-parole, Mustafa Dahmani, s’en est allé clamer haut et fort que ce mouvement n’est en aucun cas un acte de nomadisme politique. Après tout, ces pauvres élus n’avaient plus de toit politique depuis 2021. Le fait que ce « refuge » se trouve au sein du RNI n’est qu’une coïncidence, nous dit-on. Et pourquoi pas ? Chez les Indépendants, on est toujours prêt à ouvrir la porte à ceux qui savent se montrer utiles dès lors qu’il s’agit de la bonne cause.
C’est que la loi les protège, eux et leur transition soyeuse vers un nouveau foyer politique. Dahmani rappelle, avec l’aisance d’un expert, que tout cela est parfaitement en règle, selon l’article 82 du règlement intérieur du Conseil des conseillers. La fusion entre les groupes parlementaires est possible et même encouragée, surtout quand elle permet de « rationaliser le travail parlementaire ». Comprenez : une alliance taillée sur mesure pour une fin de mandat plus confortable.
Ceux qui espéraient des remords, ou au moins quelques mots sur la fidélité idéologique, devront patienter. Le porte-parole assure que les idées de ses camarades restent intactes, même après ce passage du PJD au RNI. Ces élus ne changent pas de peau, ils changent juste de vêtements. Tel le burnous qu’on ajuste pour s’adapter aux nouveaux horizons politiques, leurs idéaux sont toujours là, dit-il, même s’ils portent aujourd’hui l’étiquette du RNI.
L’histoire de ces fugitifs du PJD reflète parfaitement cette aptitude des élites politiques à changer de camp selon le vent. Certes, le PJD a perdu de sa superbe, mais cela n’empêche pas certains de ses anciens membres de chercher refuge dans une nouvelle famille. Peut-on parler de trahison ? Non, selon eux, c’est simplement de la rationalité. Car oui, l’intégration dans le RNI est un choix éclairé, motivé par le seul désir de servir la nation (et de conserver un siège au Parlement, accessoirement).
Mais, pour le citoyen lambda, cette migration inter-partis ne fait qu’ajouter à la confusion ambiante. Le jeu politique, au lieu de clarifier les positions, devient un vaste terrain où l’odeur du terhal (nomadisme politique) flotte dans l’air comme une émanation inévitable. Que reste-t-il alors des convictions politiques, des engagements envers les électeurs ? Apparemment, peu de choses, tant que la chaise au Parlement est confortable.
Cette histoire pose, encore une fois, la question fondamentale de la responsabilité des élus vis-à-vis de leurs mandants. Peut-on vraiment changer de parti sans que cela n’affecte la confiance des électeurs ? Certes, la loi permet ces ajustements de dernière minute, mais elle ne parvient pas à masquer ce parfum persistant de trahison. Le peuple, celui qu’on consulte tous les cinq ans, reste le grand perdant dans ce jeu de chaises musicales parlementaires.
Finalement, que restera-t-il de cet épisode dans l’histoire politique marocaine ? Sans doute, encore un chapitre de plus dans l’art du nomadisme politique, où changer de couleur est devenu aussi simple que de changer de chemise qui, malgré toute son élégance, finit par s’user.
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