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La région du Sahel est depuis quelques années un terrain de lutte contre l’instabilité et les forces terroristes qui menacent non seulement la sous-région, mais aussi la sécurité de l’ensemble de l’Afrique du Nord. L’extension des groupes djihadistes, comme Al-Qaïda et l’État islamique, nourris par des agents du polisario notamment, a provoqué une détérioration continue de la situation sécuritaire.
S’il n’y a pas une présence à grande échelle comme cela a été le cas en Syrie, la montée en puissance du terrorisme, alimentée par des réseaux transnationaux dans la région du Sahel, n’en demeure pas dangereuse.
Elle déstabilise profondément des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, avec des répercussions sur la Libye et les États voisins. Mais plus inquiétant encore, cette instabilité se propage à travers le continent, menaçant la stabilité des pays d’Afrique du Nord et du sud de l’Europe.
Grâce à l’efficacité et la collaboration des renseignements marocains et espagnols, une cellule terroriste affiliée à Daech vient d’être démantelée entre le pays ibérique et le royaume. Cela montre que la menace reste toujours réelle.
Les groupes terroristes actifs au Sahel bénéficient de zones de non-droit, de la porosité des frontières et de l’absence de gouvernance effective dans certaines régions, cela crée un terreau fertile pour leur recrudescence. Ils menacent ainsi la sécurité de pays voisins, comme l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, la Libye et le Maroc.
Dans ce contexte de menace sécuritaire grandissante, une source de déstabilisation se profile et inquiète. Le polisario, un groupe séparatiste actif dans le sud de l’Algérie, et menaçant directement le Maroc, à travers des actions terroristes et des menaces directes d’attentats, est lié aux groupes terroristes de grande envergure dans le Sahel et joue souvent un rôle de lien.
Depuis sa création, ce mouvement menace l’intégrité territoriale du Maroc. Composé de Sahraouis marocains agissant pour le compte de l’Algérie et prétendant représenter le peuple sahraoui, le polisario doit sa longévité à l’Algérie, qui l’héberge, le finance et l’arme.
L’Algérie, en tant que principale puissance régionale dans ce conflit, joue un rôle clé dans le maintien de l’existence de ce groupe armé et dans la prolongation de ce différend géopolitique qui empoisonne les relations entre le Maroc et l’Algérie, et par extension, entre les pays du Maghreb. Aujourd’hui, le maintien de l’existence du polisario pose de sérieuses menaces également pour le Sahel.
Le soutien algérien au polisario ne se limite pas à des considérations diplomatiques : il est aussi militaire et financier. L’Algérie offre une base arrière au polisario en lui fournissant des ressources humaines, logistiques et matérielles, lui permettant de continuer ses activités militaires dans les camps de Tindouf dans le sud algérien.
L’Algérie, malgré des pressions internationales et des résolutions des Nations Unies appelant à une solution pacifique, reste fermement ancrée dans sa position en soutenant ce mouvement séparatiste, au détriment de la stabilité de la région. Cette situation crée un environnement propice à l’escalade du terrorisme et plusieurs pays s’en plaignent.
Le polisario, connu pour différents trafics illicites dont la militarisation d’enfants et l’utilisation de jeunes Sahraouis comme de la chair à canon, se livre aussi à des actes terroristes. En décembre 2010, les forces de sécurité maliennes avaient démantelé un réseau de trafic de drogue dans le nord du pays. Le réseau était nommé « polisario » du fait de sa composition à plus de 90 % d’éléments des camps de Tindouf.
En février 2013, au nord du Mali, un élément du polisario avait été capturé et tué dans un rais aérien avec une quarantaine d’autres terroristes dont un émir algérien, Abdelhamid Abou Zeid, dans la région d’In Sensa, dans le massif montagneux de Tigharghar.
D’autres figures du polisario issus des camps en Algérie, comme Adnan Abou Walid al-Sahraoui et de Abou Houzeifa, sont connus pour avoir rejoint l’Etat islamique en formant l’Etat islamique du Grand Sahara (EIGS).
Les deux hommes sont les auteurs d’attaque terroristes, visant civils et militaires, au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Ils avaient par ailleurs revendiqué l’attaque de Tongo-Tongo au Niger en octobre 2017 qui a tué quatre militaires américains et quatre membres de l’armée nigérienne.
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