Les résultats des banques marocaines continuent de croître en 2024, annonçant des perspectives prometteuses pour les années à venir.
Le secteur bancaire marocain a atteint en 2024 des résultats exceptionnels, confirmant son rôle clé dans l’économie nationale. Selon les données d’Attijari Global Research (AGR), le Produit Net Bancaire (PNB) des banques cotées a atteint 45,7 milliards de dirhams au premier semestre 2024, enregistrant une hausse de 13,2 %. Cette croissance dépasse largement les prévisions initiales, grâce à des performances remarquables dans plusieurs segments.
Des moteurs de croissance bien identifiés
La marge d’intérêt a affiché une progression notable de 4,8 %, soutenue par une augmentation des crédits consolidés de 5,3 %. Par ailleurs, la marge sur commissions a également grimpé de 5,3 %, grâce au développement du commerce international et des services numériques. Toutefois, ce sont les activités de marché qui se sont distinguées, avec une croissance spectaculaire de 57,2 %, portée par des conditions favorables sur les marchés obligataire et de change.
Ces résultats impressionnants ont conduit AGR à revoir ses projections pour 2024. Le bureau de recherche estime désormais que le PNB consolidé des banques atteindra 90 milliards de dirhams en 2024, soit une croissance annuelle de 11,9 %. Entre 2025 et 2026, cette dynamique devrait se poursuivre avec une hausse moyenne de 5,6 %, soutenue par une intensification de l’activité crédit et une amélioration continue de l’efficacité opérationnelle.
Un environnement économique globalement favorable
La résilience du secteur bancaire s’explique aussi par l’environnement économique marocain en 2024. Malgré une baisse significative de la production céréalière (-43 % par rapport à 2023), l’économie a affiché une croissance de 2,6 %, principalement portée par les secteurs non agricoles (+3,6 %). Cette situation a permis aux banques de maintenir un volume de crédits en hausse et de tirer parti des politiques monétaires accommodantes.
En effet, Bank Al-Maghrib a réduit son taux directeur à 2,5 % en décembre 2024, favorisant ainsi une croissance du crédit tout en maîtrisant l’inflation, qui a reculé à 0,7 % en octobre 2024 après avoir atteint 10 % début 2023. Ces mesures ont renforcé la stabilité du système bancaire et soutenu la rentabilité des établissements financiers.
Une rentabilité solide malgré certains défis
En termes de rentabilité, le Résultat Net Part du Groupe (RNPG) des banques marocaines a progressé de 21,5 % à fin septembre 2024, atteignant 15,4 milliards de dirhams. AGR prévoit une capacité bénéficiaire agrégée de 19 milliards de dirhams pour l’ensemble de 2024, marquant une hausse de 27 % par rapport à l’année précédente. Mieux, d’ici 2026, les bénéfices du secteur devraient s’élever à 22 milliards de dirhams, avec une croissance moyenne de 7,3 % par an.
Cependant, le secteur doit faire face à des défis, notamment une hausse prévue de 10,5 % du coût du risque en 2024. Cette augmentation est principalement liée à la situation économique de certains pays africains où les banques marocaines opèrent. Malgré cela, les perspectives restent globalement optimistes, avec un rendement attractif des dividendes et une valorisation boursière encore inférieure à ses niveaux historiques.
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