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on - Jul 7 -
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Avec sa coalition arrivée en deuxième position devant l’extrême droite dimanche, le président Emmanuel Macron a évité la déroute prédite aux législatives, mais la suite s’annonce compliquée, sur la scène française comme à l’international.
Selon les instituts de sondage, la coalition composée du parti présidentiel Renaissance et de ses alliés de centre droit recueille de 150 à 180 députés, derrière l’alliance de gauche (171 à 187). Et surtout devant le Rassemblement national (extrême droite), longtemps donné gagnant mais finalement troisième en raison du « front républicain » constitué pendant l’entre-deux tours.
Mais le camp macroniste, qui comptait une majorité relative de 250 députés dans l’Assemblée sortante, se retrouve diminué. Son chef, qui bénéficiait depuis son accession à la présidence en 2017 d’une autorité incontestée, a perdu de son aura.
Le chef de l’Etat subit le désamour de ses propres troupes depuis la dissolution du 9 juin, décidée quasiment en solitaire après la débâcle de son camp aux européennes. Son exercice du pouvoir « vertical » est désormais critiqué ouvertement. Le Premier ministre Gabriel Attal, qui a mené la campagne et peut ainsi s’en attribuer les résultats, a déclaré dimanche: « cette dissolution, je ne l’ai pas choisie, mais j’ai refusé de la subir ».
M. Macron, qui expliquait peu avant sa réélection en 2022 que la France n’avait « pas un régime parlementaire », va désormais devoir composer avec des adversaires sans lesquels aucune majorité, même relative, n’est possible.
Un soulagement certain parcourait le camp présidentiel. « Le bloc central est bien vivant », soulignait l’entourage du chef de l’Etat, tout en incitant à la « prudence » sur l’analyse des résultats.
Mais contrairement aux plans élyséens, la gauche ne s’est pas divisée, en tout cas pour la durée du scrutin: elle est repartie unie sous la bannière du Nouveau Front populaire.
Et le président, qui promettait de venir à bout des extrêmes lors de son élection en 2017, voit son deuxième et dernier quinquennat entaché d’une poussée historique de l’extrême droite (de 134 à 152 députés).
– Quel scenario ? –
Les macronistes vont-ils se tourner vers la gauche, qui revendique la tête du gouvernement mais qu’ils n’ont cessé d’attaquer pendant les campagnes des européennes et le premier tour des législatives ?
Le camp présidentiel présentera des « conditions préalables à toute discussion » en vue d’une majorité, a prévenu le patron de Renaissance Stéphane Séjourné, citant la laïcité, la construction européenne et le soutien à l’Ukraine. Et concluant que « Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés ne (pouvaient) gouverner la France ».
Leader de la formation de gauche radicale La France Insoumise (LFI, membre de l’alliance de gauche), M. Mélanchon fait figure de repoussoir pour nombre de centristes. Sa formation est notamment accusée de flirter avec l’antisémitisme.
La droite gaulliste des LR (les Républicains) a pour sa part semblé fermer la porte à une alliance avec les macronistes. « Pour nous, il n’y aura ni coalition ni compromission », a déclaré Laurent Wauquiez.
– « Moment international très difficile » –
Ces élections risquent également d’affaiblir le chef de l’Etat sur la scène internationale. Les excellents scores de l’extrême droite au premier tour ont plongé la France sous le feu des projecteurs, plusieurs pays européens exprimant leur inquiétude, d’autres montrant leur intérêt comme l’Italie de Giorgia Meloni, dans une UE présidée jusqu’en décembre par la Hongrie du nationaliste Viktor Orban.
Moscou de son côté s’est ouvertement félicité du score de l’extrême droite après le premier tour.
Mercredi, Emmanuel Macron assistera au sommet de l’Otan à Washington avec, selon plusieurs sources gouvernementales, ses actuels ministres des Affaires étrangères et des Armées, Stéphane Séjourné et Sébastien Lecornu.
« La peur c’est une France bloquée, absente, contre-productive dans un moment international très difficile », estimait vendredi Claudia Major, de l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité (SWP) à Berlin.
« Comment fait-on si un des leaders, certes difficile, n’est plus là ou devient contre-productif ? », s’était-elle interrogé. « Si tout se passe mal, on se retrouve avec Trump, l’extrême droite en Allemagne de l’est, Orban à la présidence de l’UE et en France le chaos ».
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