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Au moment où le Maroc déploie des efforts considérables pour faire du secteur de la santé un pilier de développement durable, quelques défis et failles persistent. Soucieuse par certains enjeux, Najwa Koukous, membre du groupe parlementaire du Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM), a soulevé que la tarification de référence appliquée dans le domaine de la santé au Maroc ne reflète plus les évolutions actuelles. Dans le cadre de la mise en œuvre progressive d’une réforme du secteur de la santé, il est impératif d’ajuster cette tarification, en place depuis longtemps, pour l’aligner sur la réalité contemporaine.
Lors de deux interrogations orales adressées au ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, Koukous a plaidé pour une mise à jour de la tarification médicale afin qu’elle soit en phase avec les évolutions récentes. Elle a mis en avant que, quoique le gouvernement ait adopté une politique publique ambitieuse dans le domaine de la santé, de nombreux citoyens font part de leur mécontentement face à la qualité des services fournis par plusieurs cliniques privées.
“Ces cliniques, qui devraient être des partenaires dans la réussite de la protection sociale, doivent jouer un rôle crucial en offrant des services de santé de proximité et en allégeant la charge des établissements publics”, a souligné Koukous. Dans cette optique, la députée a demandé au ministre de prendre des mesures nécessaires pour contrôler et superviser le fonctionnement des cliniques privées, afin d’améliorer la qualité des services de santé offerts aux citoyens.
En réponse, le ministre n’a pas tardé à rassurer la députée et les citoyens. Lors d’une session de questions orales à la Chambre des représentants, Khalid Ait Taleb a évoqué les efforts de son ministère pour réaliser des inspections régulières, visant à détecter d’éventuelles irrégularités au sein de ces établissements de santé. Il a précisé que “son ministère avait constaté cette année plusieurs infractions, notamment des abus liés à la facturation, des frais d’admission excessifs, l’imposition de chèques de garantie et des paiements non déclarés”.
Le ministre a indiqué que la résolution de ces problèmes nécessitait l’élaboration d’une tarification de référence adaptée aux évolutions technologiques et aux normes des organismes gestionnaires, ce qui contribuerait à réduire le phénomène du paiement “au noir”.
Khalid Ait Taleb a reconnu, lundi dernier, 14 octobre, l’existence d’irrégularités dans certaines cliniques privées, notamment en ce qui concerne les paiements “au noir” et l’utilisation de chèques de garantie. Il a également mis en relief que, bien que les prix des médicaments n’aient pas augmenté, ils demeurent élevés par rapport au pouvoir d’achat, tout en annonçant des réductions significatives pour plusieurs médicaments.
Koukous n’est pas la seule à évoquer ces failles qui nuisent à la réputation du pays. Les clarifications du ministre répondaient à deux questions sur la révision de la tarification unifiée des soins, posées par les groupes du Progrès et du Socialisme (PPS), ainsi que du PAM, en plus d’une question du groupe Haraki sur la hausse des prix des médicaments. Hassan Oumrbit, député du PPS, a noté que la multiplication des cliniques privées, notamment après l’instauration de la protection sociale, était préoccupante, 90 % des remboursements des caisses de couverture santé étant attribués à ces cliniques, ce qui traduit une tendance vers la privatisation du secteur.
Ainsi, il a également souligné que les citoyens se tournent vers ces cliniques en raison de la faiblesse des services offerts dans les hôpitaux publics, ce qui incite les cliniques privées à augmenter leurs tarifs et à recourir à des paiements en “noir” tout en imposant des chèques de garantie.
De son côté, Mohamed Benjelloun Touimi, du groupe du PAM, a affirmé que la tarification unifiée des soins n’avait pas été révisée depuis des années, malgré les demandes d’une mise à jour prenant en compte les avancées scientifiques, les évolutions du secteur de la santé et le pouvoir d’achat des citoyens, surtout face à la hausse des coûts des soins.
Concernant la tarification de référence, le ministre a signalé une révision du classement des actes médicaux, publiée dans le bulletin officiel. “Nous sommes passés de 4.000 actes médicaux à 8.000”. Il a ajouté qu’il était nécessaire d’établir une tarification pour ces 8.000 actes, une tâche actuellement entreprise par l’Agence marocaine nationale de l’assurance santé en collaboration avec les acteurs concernés.
Ait Taleb a insisté sur le fait qu’il était crucial de trouver un équilibre dans les couvertures santé pour éviter tout déséquilibre lors de l’établissement de cette tarification. Il a exprimé son accord avec les préoccupations des députés, tout en précisant que ce constat ne s’applique pas à toutes les cliniques. Le ministère s’engage à mener des inspections pour freiner les irrégularités constatées cette année, y compris des abus liés à la facturation et des paiements non déclarés.
Il a souligné que ces problèmes pouvaient être résolus en atteignant une tarification de référence alignée sur les évolutions technologiques et les normes des organismes gestionnaires, afin de lutter contre le paiement “au noir “ et d’améliorer la relation entre les prestataires de services et les organismes d’assurance. C’est l’objectif que nous visons tous pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens, nécessitant un travail concerté et des partenariats.
En réponse à une question du groupe Haraki sur les prix des médicaments, Ait Taleb a confirmé qu’il n’y avait pas eu d’augmentation des prix, mais qu’ils restaient élevés par rapport au pouvoir d’achat. Il a précisé qu’après la suppression de la TVA, les prix de tous les médicaments avaient diminué, passant de 7 % à zéro.
Il a ajouté : “Nous ne pouvons pas dire qu’il y a eu une augmentation des prix des médicaments”, soulignant que les prix avaient baissé pour 4.500 médicaments génériques au Maroc, et que 169 médicaments connaîtront également des baisses de prix en attendant leur publication au journal officiel, certaines baisses atteignant jusqu’à 59 % pour les médicaments liés aux maladies chroniques.
Ait Taleb a conclu en indiquant que ce travail exigeait des accords avec les fabricants pour éviter des dommages, et a rappelé l’importance de comprendre la détermination des prix des médicaments au Maroc. “Nous ne pouvons pas comparer les prix des médicaments en Espagne et en France, car de nombreux facteurs influencent cette situation. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur la marge bénéficiaire des médicaments, ce qui souligne la nécessité de réformer le système des médicaments”, réitère-t-il.
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