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Le « Rapport mondial sur l’assurance pour l’année 2025« , publié par la prestigieuse société de conseil américaine McKinsey, met en lumière un constat préoccupant : la demande en primes d’assurance reste faible parmi les Marocains. Avec des primes représentant moins de 1,5 % du PIB, le Maroc accuse un retard notable par rapport à des pays comme l’Espagne ou la Belgique, soulignant des opportunités encore largement inexploitées pour le développement de ce secteur.
Pour l’économiste Yassine Aalia, cette faible demande trouve son origine dans des facteurs culturels profondément ancrés dans la société marocaine. « Les Marocains perçoivent souvent l’assurance comme une taxe« , explique-t-il. Selon lui, si certaines assurances, comme celles pour les véhicules, devenaient facultatives, beaucoup de citoyens cesseraient de les souscrire. Cette attitude reflète une perception des assurances comme des services non essentiels, couvrant des risques jugés aléatoires ou improbables.
Aalia souligne également l’absence de pratiques préventives dans la culture marocaine, en contraste marqué avec les sociétés occidentales, où l’assurance est devenue un outil courant de gestion des risques dans divers aspects de la vie quotidienne.
Abderrahim Chafii, président de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), pointe un autre frein majeur : le manque de confiance envers les compagnies d’assurance. Lors du forum “BIMLAB Africa” consacré aux technologies de l’assurance, Chafii a appelé à une double transformation du secteur : une digitalisation accrue couplée à une éducation financière ciblée. « Renforcer la confiance des populations envers les compagnies d’assurance passe par une meilleure compréhension des produits et une adaptation aux besoins spécifiques des consommateurs« , a-t-il insisté.
Dans cette optique, il exhorte les acteurs du secteur à proposer des produits innovants et à investir dans des solutions techniques capables de simplifier et d’améliorer l’expérience client.
Malgré un taux de pénétration de seulement 2,4 % en 2022, le marché marocain de l’assurance affiche des signes de croissance encourageants. Selon les données de l’ACAPS, le chiffre d’affaires du secteur a atteint 32,7 milliards de dirhams au premier semestre 2024, soit une progression de 5,2 % par rapport à la même période de l’année précédente.
Les primes d’assurance se répartissent principalement en deux branches. Il y a l’Assurance vie, qui est en hausse de 5,1 %, atteignant 13,78 milliards de dirhams, avec des progressions notables dans les catégories décès (+2,8 %, soit 1,82 milliard de dirhams) et épargne en dirhams (+5,7 %, soit 11,41 milliards de dirhams). Et il y a l’Assurance non vie, également en hausse de 5,1 %, atteignant 18,84 milliards de dirhams.
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