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La Fédération nationale des propriétaires de cafés a récemment formulé une demande de rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, afin de discuter d’un projet de loi portant sur la régulation des conditions d’exploitation des cafés et restaurants, ainsi que l’organisation de leur occupation du domaine public communal.
Cette démarche fait suite à une série de campagnes menées par les autorités locales dans des villes telles que Fès et Casablanca, et dans d’autres régions du Royaume. L’objectif de ces actions était de libérer le domaine public et de normaliser les façades des commerces, une initiative jugée par la Fédération comme « capricieuse et maladroite ».
Dans une correspondance obtenue par Hespress FR, la Fédération critique l’utilisation de moyens lourds tels que « des pelleteuses, une brigade paramilitaire et une équipe de photographes », soulignant l’aspect brut de ces opérations. Elle estime que ces mesures ont été prises sans consultation préalable avec les professionnels du secteur, et que les concernés n’ont pas été informés des modèles imposés pour l’aménagement de leurs façades.
De plus, la même source souligne que ces modèles ne semblent pas adaptés à toutes les configurations géographiques du pays, telles que les façades maritimes ou celles des zones à climat extrême, notamment dans les régions chaudes ou enneigées.
La Fédération a également souligné un paradoxe : des professionnels sans permis, dont les façades ont été démolies, continuent à payer les taxes pour l’exploitation du domaine public, en contradiction avec les dispositions légales stipulant que la redevance doit être perçue en totalité tous les trois mois à partir de la délivrance du permis. Ces décisions prises, sans concertation, ont souvent eu des conséquences négatives, comme en témoigne la période de la COVID-19 qui a conduit à la fermeture de nombreux établissements, souligne la correspondance.
Outre la question de la libération de l’espace public, la Fédération a organisé une manifestation à mi-novembre devant le Parlement, suivie d’une autre à Casablanca, également ce mois-là, devant la CNSS (Caisse nationale de la sécurité sociale). Ces rassemblements visaient à dénoncer un ensemble de sanctions et d’amendes imposées par la CNSS, jugées « fantaisistes et déraisonnables».
Ahmed Bouferkan, coordinateur national de la Fédération, a précisé que la manifestation à Casablanca était une réponse à divers abus, notamment ceux commis par la CNSS à l’encontre des professionnels. Il a expliqué que les amendes et sanctions infligées aux propriétaires de cafés et restaurants oscillaient entre 1,2 et 2 millions de dirhams, des montants jugés excessifs par la Fédération.
Selon lui, la méthode de calcul des amendes et des frais de recouvrement était erronée. Face à cette situation, de nombreux professionnels ont été contraints de manifester, déjà durement affectés par les conséquences de la crise du Covid-19 et par la hausse des prix des denrées alimentaires, qui ont atteint jusqu’à 200% dans certains cas. Ces hausses menacent l’équilibre économique du secteur, souligne Bouferkan.
Ce dernier a également critiqué l’inefficacité des dialogues menés avec la CNSS, insistant sur le fait que les promesses faites aux professionnels n’avaient jamais été tenues. La Fédération exige l’annulation des amendes et des frais de recouvrement et propose une collaboration plus flexible avec les autorités, permettant aux professionnels de régler ces sommes dans des conditions respectueuses de leur situation actuelle.
Enfin, Bouferkan a appelé l’État à soutenir davantage le secteur des cafés et restaurants afin de le rendre plus compétitif, surtout à l’approche des événements mondiaux que le Maroc s’apprête à organiser. Selon lui, les restaurants jouent un rôle clé dans l’accueil des touristes, devenant souvent les premiers lieux fréquentés à leur arrivée. Dans cette optique, il a demandé une révision des lois, en particulier celles régissant la CNSS, afin de mieux répondre aux défis actuels du secteur.
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