La séquence diplomatique de juillet 2025 s’inscrit dans une logique stratégique visant à clore définitivement le dossier du Sahara, relève une analyse de l’Institut Géopolitique Horizons (IGH). Cette coordination entre les États-Unis, la France et le Maroc vise à redéfinir l’architecture géopolitique du Maghreb-Sahel, repositionnant l’Algérie dans un cadre régional transformé.
Entre le 26 et le 30 juillet 2025, une série d’événements diplomatiques synchronisés s’est déroulée entre Paris, Alger, Washington et Rabat. Ce qui est présenté officiellement comme une médiation américaine autour du Sahara, est, selon l’analyse de l’Institut Géopolitique Horizons, une opération concertée aux objectifs plus larges.
Un calendrier diplomatique pensé pour acter la fin du dossier saharien
L’Institut Géopolitique Horizons souligne la coordination précise des agendas américains, français et marocains, articulée autour de la Fête du Trône marocaine, moment hautement symbolique. Cette synchronisation témoigne d’une stratégie assumée pour accompagner l’annonce d’une nouvelle « main tendue » du Roi Mohammed VI à l’Algérie dans un contexte de soutien diplomatique renouvelé des États-Unis à la marocanité du Sahara.
La France intervient comme facilitateur discret, avec Jean-Noël Barrot jouant le rôle d’interface dans les consultations avant et après la visite de Massad Boulos à Alger. Cette coordination traduit la convergence des approches des trois capitales pour imposer un cadre favorable au règlement du dossier du Sahara.
Une partition claire des rôles
Washington assume la direction stratégique de la démarche, incarnée par Marco Rubio au département d’État et Massad Boulos en opérationnel sur le terrain, portant notamment 11 exigences américaines. Ces exigences incluent, selon l’IGH, explicitement la reconnaissance de la marocanité du Sahara, la réforme des structures algériennes, la normalisation avec le Maroc et la distanciation vis-à-vis de la Russie.
Paris agit comme interface avec Alger, cherchant à maintenir son influence sur les dynamiques internes tout en soutenant la stratégie globale américaine. Rabat bénéficie de ce soutien renforcé et utilise le Discours du Trône pour affirmer sa position et faire avancer ses ambitions, notamment avec sa Doctrine d’Abidjan, consolidant son rôle de partenaire privilégié des États-Unis en Afrique de l’Ouest.
L’Algérie, contrainte de se repositionner
L’analyse de l’IGH met en lumière la situation de faiblesse interne de l’Algérie, minée par des luttes de clans, une gérontocratie et un manque de cohérence stratégique. Cette fragilité limite la capacité d’Alger à réagir efficacement à cette pression diplomatique coordonnée.
L’absence de réponse officielle au message américain et au Discours du Trône traduit cette impuissance, alors que les initiatives telles que la proposition de classement du Polisario en organisation terroriste étrangère risquent de modifier radicalement les équilibres en rendant intenable la position algérienne.
Une recomposition sécuritaire et politique au-delà du Sahara
IGH précise que cette coordination vise également à refonder l’architecture sécuritaire au Sahel, en marginalisant l’Algérie. Le Maroc est positionné comme partenaire privilégié des États-Unis, notamment via ses initiatives régionales telles que la doctrine d’Abidjan, les corridors atlantiques pour les pays sahéliens et l’Alliance des États de l’Afrique Atlantique.
Trois niveaux de pression — diplomatique, sécuritaire et interne — sont exercés sur Alger afin de la contraindre à accepter le nouveau cadre géopolitique. L’objectif déclaré est la stabilisation régionale autour d’un axe Washington–Paris–Rabat avec, en son cœur, la clôture du dossier du Sahara.
Trois scénarios sont ainsi envisagés pour l’Algérie : la soumission graduelle avec acceptation progressive du fait accompli, la radicalisation et l’isolement, ou une recomposition interne favorisant un leadership pragmatique. IGH considère la soumission graduelle comme la plus probable, compte tenu de l’ampleur de la pression.
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