La petite ville de Tissa, dans la province de Taounate, a vibré au rythme d’un sit-in de ses habitants. Rassemblés vendredi soir pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de vie, ils ont pointé du doigt la marginalisation dont souffre leur localité depuis des décennies : coupures d’eau potable, infrastructures défaillantes, chômage élevé et absence de services de base.
Dans la foulée, la Fédération de la gauche démocratique (FGD) a tiré la sonnette d’alarme sur la situation que traverse la ville de Tissa, affirmant qu’elle est devenue un « modèle flagrant d’inégalités sociales et d’injustice territoriale ». Le parti a dénoncé les coupures répétées et persistantes de l’eau potable, qui privent les habitants des conditions élémentaires d’une vie digne et bafouent leur droit à la dignité humaine, dans un contexte marqué par « un échec patent » dans la gestion de cette ressource vitale.
La FGD a également pointé du doigt l’échec du projet d’hôpital local. Malgré le lancement du chantier il y a plusieurs années, l’établissement n’est toujours qu’un bâtiment vide, privant ainsi les malades de leur droit constitutionnel à la santé et les obligeant à parcourir de longues distances vers d’autres villes pour accéder aux soins.
Le parti a aussi mis en lumière d’autres facettes de la crise qui secoue la ville : le chômage élevé parmi les jeunes, la dégradation de l’environnement, l’aggravation des problèmes d’hygiène, la prolifération des chiens errants dans les quartiers, ainsi que la persistance du favoritisme et de la corruption dans la répartition des opportunités et des ressources.
Ces constats rejoignent la colère des habitants, qui n’ont pas hésité à braver l’interdiction de manifester décrétée par la préfecture de Tissa. Vendredi soir, ils se sont rassemblés lors d’un sit-in pour dénoncer les conditions de vie déplorables auxquelles ils sont confrontés depuis des décennies, entre marginalisation et négligence. Les participants ont décrit une crise « étouffante et multidimensionnelle », qu’ils considèrent comme la conséquence directe d’une politique de marginalisation systématique et de l’absence de volonté réelle des responsables à répondre aux aspirations légitimes de la population.
La députée Fatima Tamni, membre de la FGD, a relayé ces souffrances auprès du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, en lui adressant une question écrite. Elle y évoque la marginalisation chronique dont souffrent la circonscription de Tissa en particulier, et de nombreux douars ruraux de la province de Taounate en général. Selon elle, la région connaît un déficit aigu en approvisionnement en eau potable, aggravant les difficultés quotidiennes des habitants pour accéder à cette ressource vitale.
Tamni a également dénoncé la dégradation du secteur de la santé, marquée par l’échec du projet d’hôpital local, la faiblesse des infrastructures existantes, le manque de personnel et d’équipements médicaux. Elle a par ailleurs alerté sur la montée du chômage, en raison de l’absence d’alternatives de développement, ce qui pousse de nombreux habitants à l’exode forcé.
La parlementaire a souligné la fragilité des infrastructures, notamment routières, qui accentue l’isolement des douars et complique l’accès aux services de base. Selon elle, cette situation intenable a poussé la population à multiplier les protestations.
Face à ce tableau, Fatima Tamni a appelé le chef du gouvernement à prendre des mesures urgentes pour soulager les souffrances des habitants de Tissa et des douars environnants, en garantissant leur approvisionnement en eau potable, en renforçant les infrastructures sanitaires locales, en offrant de véritables opportunités d’emploi aux jeunes et en désenclavant la région par l’amélioration du réseau routier et des infrastructures de base.
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