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En Algérie, un vent de contestation souffle à nouveau, porté par une campagne populaire baptisée « Manish Radi » (« Je ne suis pas satisfait »). Ce mouvement illustre un profond malaise dans la société algérienne, un malaise qui, malgré l’essoufflement apparent du Hirak, semble toujours vivace.
Il émane principalement de la jeunesse et dénonce avec véhémence les conditions de vie précaires et l’absence de perspectives. En utilisant les réseaux sociaux comme catalyseur, cette campagne de contestation populaire reflète le désespoir et une évolution des dynamiques de protestation à l’encontre du régime des capos d’Alger.
La contestation actuelle, incarnée par « #Manish Radi », puise ses racines dans des causes profondes, héritées des limites et des échecs de la gestion post-Hirak. Si ce dernier avait suscité une euphorie populaire et l’espoir d’un renouveau, il n’a malheureusement pas abouti à des changements structurels significatifs.
Les élites militaires et politiques, solidement enracinées, ont su conserver leur emprise sur le pouvoir, neutralisant toute tentative de réforme véritable. Les promesses faites par le président mal nommé, face à un renouveau démocratique et économique, n’ont fait qu’alimenter les désillusions. La population est confrontée à un statu quo accablant, marqué par un recul des libertés individuelles et une dégradation de la justice sociale.
Par ailleurs, la réponse du régime des capos aux revendications populaires s’est traduite par une répression accumulée, avec des arrestations arbitraires et une censure étouffant les médias indépendants. Cette stratégie autoritaire, loin de calmer les esprits, a exacerbé le sentiment d’injustice, nourrissant ainsi une colère latente qui s’exprime aujourd’hui avec une intensité renouvelée.
L’essence du mouvement « #Manish Radi » réside dans sa capacité à exploiter pleinement les outils numériques pour une mobilisation horizontale qui échappe aux structures traditionnelles. Contrairement au Hirak, largement axé sur les manifestations de rue, cette campagne adopte une stratégie décentralisée, articulée autour de campagnes en ligne orchestrées sur les réseaux sociaux. Cette visibilité mondiale exerce une pression médiatique croissante sur les autorités algériennes, qui peinent à contenir l’onde de choc.
Par ailleurs, l’humour et l’ironie, les armes traditionnelles des mouvements populaires, prennent ici une dimension toute particulière. Les manifestants n’hésitent pas à exposer les absurdités du système politique à travers un ton sarcastique, habilement utilisé pour captiver et rallier un public toujours plus large. En somme, « #Manish Radi » incarne une nouvelle ère de contestation où la créativité numérique se conjugue à une volonté de transformation sociale.
Malgré des promesses d’amélioration du pouvoir d’achat et de lutte contre l’inflation, la réalité quotidienne demeure éprouvante pour une large frange de la population. La résurgence d’un mouvement comme « Manish Radi » ne peut être dissociée du contexte économique et social actuel. Malgré une richesse pétrolière significative, la population algérienne continue de souffrir de conditions de vie indécentes.
Les produits de première nécessité voient nécessairement leurs prix exploser, rendant le quotidien insoutenable pour de nombreuses familles. L’augmentation des salaires récemment annoncée par le gouvernement reste largement insuffisante face à la montée galopante du coût de la vie. Les augmentations salariales annoncées peinent à compenser la flambée des prix des produits de première nécessité, plongeant de nombreuses familles dans une précarité accumulée. À cela s’ajoutent des secteurs en déroute, Santé, éducation et logement… autant de services publics effondrés qui laissent place à une colère généralisée.
Jeunesse en quête de changement
Le chômage endémique, particulièrement parmi les jeunes, demeure une plaie ouverte. En l’absence de réformes structurelles manifestes, les opportunités économiques restent rares, incitant une partie de la jeunesse à rêver d’émigration. La campagne « #Manish Radi » incarne le ras-le-bol d’une jeunesse désillusionnée par des promesses non tenues et un système politique jugé sclérosé.
À cela, le régime totalitaire d’Alger répond souvent par une répression accumulée, limitant les espaces de liberté d’expression et de réunion pacifique. Les arrestations arbitraires de manifestants, de journalistes et de militants des droits humains se poursuivent, illustrant une volonté de museler toute forme de dissidence.
« #Manish Radi » souligne l’urgence d’une prise de conscience collective. Les aspirations légitimes de la population à une vie digne et à une participation active à la vie politique ne peuvent être ignorées indéfiniment. Le défi pour les autorités réside désormais dans leur capacité à écouter et à répondre aux revendications
Le mouvement « #Manish Radi » reflète un désir inextinguible de justice et de dignité. Si le régime des séniles en kaki continue d’ignorer ces revendications, la grogne pourrait évoluer vers une contestation plus radicale. La société algérienne, riche de son esprit résilient, semble prête à rappeler au pouvoir que le silence n’est pas synonyme de satisfaction. Reste à savoir si cette nouvelle vague de contestation saura transformer la colère en changement durable.
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