Les exportations marocaines de fruits surgelés ont connu une baisse significative en 2023. Cette contraction s’explique principalement par une réduction des ventes de fraises surgelées, qui restent néanmoins le principal produit exporté.

Les conditions climatiques difficiles, marquées par des périodes de froid suivies de sécheresse, ont fortement impacté la production et, par conséquent, les exportations de fruits surgelés marocains. Cette situation illustre les défis auxquels fait face ce secteur des fruits surgelés au Maroc, mais elle met aussi en lumière les opportunités de croissance possibles.

En fat, et malgré l’importance de son marché, le Maroc ne figure pas parmi les principaux producteurs africains de fruits surgelés. Selon un rapport publié par IndexBox, le Nigéria domine la production continentale avec 463.000 tonnes, suivi de l’Éthiopie (276.000 tonnes) et de l’Égypte (266.000 tonnes). Ces trois pays totalisent à eux seuls 40 % de la production africaine. Toutefois, la demande croissante de fruits surgelés, tant en Afrique qu’en Europe, ouvre des perspectives intéressantes pour le développement de ce secteur au Maroc. Le Royaume dispose de conditions favorables pour améliorer sa production, notamment grâce à son climat varié et à sa proximité avec les marchés européens, où la demande reste en progression.

Paradoxalement, bien que le Maroc exporte des quantités importatntes, il continue également d’importer des fruits surgelés. En 2024, les importations marocaines ont atteint 700 tonnes, un volume qui reste inférieur par rapport aux principaux importateurs du continent. Le Nigéria, l’Algérie et l’Afrique du Sud affichent respectivement 2.900, 2.700 et 2.600 tonnes d’importations, cumulant 57 % du total africain. En termes de valeur, l’Afrique du Sud arrive en tête avec 4,9 millions de dollars d’importations, suivie par l’Algérie (4,4 millions) et le Soudan (3,1 millions). Ces chiffres montrent que si la production locale reste dominante au Maroc, certains segments de marché nécessitent des importations pour répondre à la demande intérieure.

La consommation marocaine de fruits surgelés s’élève à 2,5 kg par habitant en 2024, plaçant le Royaume parmi les plus grands consommateurs africains. Le Kenya affiche une consommation plus élevée, atteignant 4,2 kg par habitant, tandis que l’Éthiopie se situe à 2,2 kg. Cette dynamique témoigne d’une demande soutenue, bien qu’elle reste concentrée sur des segments de marché spécifiques. En raison de l’évolution des habitudes alimentaires et de l’essor des produits transformés, la consommation de fruits surgelés pourrait continuer à progresser. Avec des opportunités de croissance tant sur le marché intérieur qu’à l’export, le Maroc dispose d’atouts pour renforcer sa position dans cette industrie en plein essor. La modernisation des infrastructures de transformation et de conservation ainsi que l’optimisation des techniques de production pourraient permettre au Royaume d’accroître son rayonnement sur le marché international.

Notons qu’en 2023, la Thaïlande s’est imposée comme le premier exportateur mondial de fruits surgelés, avec des ventes atteignant 790 millions de dollars, suivie par la Pologne (581 millions) et le Canada (500 millions). Du côté des importations, les États-Unis ont dominé le marché avec 1,32 milliard de dollars d’achats, devant la Chine (1,14 milliard) et l’Allemagne (615 millions). Ces chiffres illustrent l’importance croissante de la demande en fruits surgelés, portée par des tendances de consommation axées sur la praticité et la conservation longue durée, notamment dans les pays développés où ces produits jouent un rôle clé dans l’alimentation quotidienne.

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