Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Alors que l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption a annoncé l’ouverture des discussions autour de sa contribution aux prochaines élections, conformément à ses prérogatives constitutionnelles de moralisation de la vie politique et de garantie de l’intégrité du scrutin, plusieurs partis et associations civiles appellent le ministère de l’Intérieur à engager un second cycle de concertations incluant cette fois les institutions constitutionnelles.
À l’issue de sa réunion, l’Instance a affirmé dans un communiqué que « cette rencontre intervient dans un contexte politique et institutionnel sensible, où l’Instance nationale poursuit son engagement dans la construction d’un système intégré de probité, en reliant la réforme institutionnelle à la dimension sociétale et culturelle, et en renforçant la présence du Maroc à l’échelle continentale et internationale dans la lutte contre la corruption, en cohérence avec les engagements internationaux du Royaume et les attentes des citoyennes et des citoyens ».
Le Parti socialiste unifié (PSU) estime, pour sa part, que les seules consultations avec les partis politiques demeurent insuffisantes et doivent s’élargir aux institutions constitutionnelles, en particulier l’Instance de probité et de lutte contre la corruption, dont l’expertise et le rôle sont jugés essentiels dans la moralisation du processus électoral.
Dans une note adressée au ministère de l’Intérieur, le PSU a insisté sur la nécessité d’impliquer ces institutions dans la supervision des élections au sein d’une instance indépendante. Son secrétaire général, Jamal El Asri, a expliqué à Hespress que « le phénomène du marché des voix constitue l’une des manifestations les plus flagrantes de la corruption électorale. Ces pratiques se négocient ouvertement avant même le lancement des campagnes. Plus grave encore, certains partis, y compris parmi les plus influents, vendent les investitures. L’affaire du parlementaire de Fès en est l’illustration la plus éclatante : une pratique indigne qui mine en profondeur la crédibilité des institutions élues ».
Il a poursuivi en soulignant que « plusieurs présidents de communes ont eux-mêmes dénoncé publiquement l’usage de chèques sans provision pour influencer les électeurs, ce qui représente un danger majeur pour l’intégrité du scrutin ».
Selon lui, « la participation des institutions constitutionnelles à ce chantier ne saurait être seulement symbolique. Elle permettrait de gagner du temps et de sécuriser le processus électoral. C’est pourquoi nous demandons leur implication directe, et non pas de simples consultations avec les partis. Ces institutions disposent également de propositions concrètes susceptibles de corriger les dysfonctionnements existants ».
Toutefois, Jamal El Asri insiste sur la question fondamentale : « Existe-t-il une volonté politique réelle de lutter contre la corruption ? ». Et d’ajouter « qu’aujourd’hui, plus de trente parlementaires se trouvent derrière les barreaux, soit près de 10 % de l’institution législative, pour des affaires de corruption. Face à cette réalité, notre parti a demandé dans sa note l’adoption immédiate de lois interdisant aux personnes impliquées dans de tels dossiers de se présenter ou de revenir dans les institutions élues, afin de protéger le processus démocratique et de préserver la confiance des citoyens ».
De son côté, Abdelghani Raki, membre du bureau national de l’Association marocaine de protection des deniers publics, a dénoncé le recours abusif à l’argent lors des élections. Il a déclaré à Hespress que « l’achat de voix et de consciences se fait de manière flagrante, ce qui affecte directement la transparence du processus électoral ».
Il a souligné que de telles pratiques constituent « une menace sérieuse pour la confiance publique et nécessitent des mesures fermes pour y mettre fin », estimant que l’implication de l’Instance de probité et de lutte contre la corruption « représenterait un pas positif, car elle garantirait une supervision objective et impartiale de l’ensemble des étapes du scrutin ».
Raki a rappelé que certains partis avaient déjà formulé, dans le passé, des propositions pour associer ces institutions à la supervision des élections via une instance indépendante, afin de renforcer la transparence et de protéger le processus démocratique.
Il a en outre exprimé de vives inquiétudes quant aux prochains scrutins, craignant la reproduction des mêmes pratiques de corruption. Ces craintes sont accentuées, selon lui, par le rejet, lors des dernières concertations, de la majorité des revendications des partis politiques en faveur d’élections transparentes, notamment celles visant à freiner l’influence des « candidats fortunés ».
Ces inquiétudes, a-t-il conclu, « touchent l’ensemble du processus électoral, de la candidature jusqu’au vote. L’absence d’une supervision réelle et efficace des institutions constitutionnelles risque d’ouvrir la voie à la répétition des abus passés ».
The post Marché des voix et investitures vendues : Vers une intervention renforcée de l’Instance anti-corruption ? appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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