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on - Mar 1 -
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Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a souligné que les demandes de mariage des mineures en milieu rural ont connu une augmentation par rapport à celles émanant des zones urbaines. Il a précisé que « la lutte contre la propagation de ce phénomène en milieu rural ne repose pas uniquement sur l’existence d’une législation l’autorisant ou l’interdisant, mais dépend surtout de la réalité familiale et sociale au sein de la société marocaine ».
Bien que le nombre d’actes de mariage de mineures ait globalement diminué, Ouahbi affirme, dans une réponse écrite à une question du député Mohamed Baddou du groupe parlementaire Rassemblement National des Indépendants (RNI), portant sur les défis liés à l’application de l’âge minimum du mariage des jeunes filles en milieu rural, que « le nombre de demandes acceptées dans ce cadre a augmenté, notamment celles émanant du monde rural, par rapport aux demandes provenant des villes, ce qui confirme la prévalence de ce phénomène en milieu rural ».
Le ministre a mis en avant le fait que le mariage précoce touche principalement les milieux les plus vulnérables, où la précarité économique pousse davantage de familles à y recourir. Il a également évoqué l’influence des coutumes, des traditions et d’une interprétation erronée des textes religieux, soulignant que « cette situation a des répercussions négatives sur la condition économique et sociale des jeunes filles, entraînant leur exclusion du système éducatif et de formation, et affectant leur santé physique et mentale ainsi que celle de leurs enfants ».
Abdellatif Ouahbi a exprimé ses inquiétudes quant au risque que l’exception, initialement prévue par le cadre législatif et fondée sur les recommandations de l’instance chargée de la révision du Code de la famille ainsi que sur l’avis du Conseil supérieur des oulémas concernant l’âge du mariage, ne devienne une règle. Cette instance avait recommandé de limiter strictement le mariage des mineures en fixant l’âge légal du mariage pour les garçons et les filles à 18 ans révolus, tout en maintenant une dérogation permettant le mariage à 17 ans sous des conditions rigoureuses afin que cela demeure une exception et non une pratique courante.
Le ministre a insisté sur le fait que « la lutte contre la propagation de ce phénomène en milieu rural ne dépend pas uniquement de l’existence d’un cadre législatif, mais est intrinsèquement liée aux réalités familiales et aux mentalités prédominantes dans la société marocaine ». Il a ainsi souligné que « l’éradication du mariage des mineures passe par une sensibilisation accrue de la population aux conséquences néfastes de cette pratique, ainsi que par la mobilisation conjointe des secteurs gouvernementaux, des partis politiques, des associations spécialisées et des organisations de la société civile. Chaque acteur doit agir dans son domaine de compétence afin de réduire ce phénomène et de promouvoir les droits de l’enfant ».
Statistiquement parlant, Ouahbi a mis en avant les efforts déployés par le ministère de la Justice, en collaboration avec d’autres institutions gouvernementales et la société civile, qui ont permis de réduire progressivement le nombre de mariages de mineures. Les chiffres indiquent une tendance à la baisse, avec un total de 12.450 mariages de mineures enregistrés en 2023, contre 26.298 en 2017.
Il a rappelé que le législateur marocain, à travers le Code de la famille, a instauré une procédure juridique stricte et encadrée pour le mariage des jeunes garçons et filles n’ayant pas atteint l’âge de 18 ans, afin de les protéger de toute forme d’exploitation et de garantir leurs droits. Il a précisé que le juge de la famille chargé du mariage dispose du pouvoir d’accorder, à titre exceptionnel, une autorisation de mariage pour un mineur si un intérêt justifié est démontré.
Ainsi, Ouahbi a affirmé que le ministère de la Justice accorde une attention particulière à cette problématique depuis l’entrée en vigueur du Code de la famille et assure un suivi constant. Il a souligné que plusieurs mesures ont été mises en place afin de garantir l’application rigoureuse des dispositions relatives au mariage des mineures et d’empêcher toute tentative de contournement de la loi.
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