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C’est un des plus vifs frissons qui ait parcouru la vie politique française ces derniers temps. Il est le fruit d’un implacable réquisitoire de la justice française contre le numéro 1 du Rassemblement National, Marine Le Pen, dans le scandale dit « des assistants parlementaires ».
La justice a requis aussi une peine d’inéligibilité, lui rajoutant le très dangereux qualificatif « d’exécution provisoire ». Ce qui veut dire que, si le tribunal vient à confirmer ce jugement durant le premier trimestre de 2025, Marine Le Pen ne pourra pas faire appel. La sentence est définitive. Elle abandonne dans l’immédiat son rêve de concourir à l’Élysée pour les présidentielles de 2027.
Beaucoup de superlatifs ont été utilisés pour décrire la gravité du moment : tremblement de terre, séisme, choc sidéral. La réalité est qu’une telle perspective, qui a de fortes chances de se réaliser, va entièrement rebattre les cartes de la politique en France.
Il est vrai que Marine Le Pen et ses alliés envisageaient ce procès de détournement d’argent public européen vers un usage politique français certes comme une épreuve, allant jusqu’à l’imposition d’amendes et de peines de prison avec sursis. Mais l’hypothèse de l’inéligibilité n’a été envisagée que dans les pires cauchemars. Et le pire est arrivé.
La grande championne de l’extrême droite, Marine Le Pen, qui attendait patiemment que l’Élysée tombe comme un fruit mûr dans son escarcelle, a été rattrapée par une réalité judiciaire inattendue. Ses efforts de dé-diabolisation, qui lui ont certes permis de faire entrer au Parlement un groupe massif, ne lui ont été d’aucun secours.
Pour la justice, elle est une justiciable comme une autre, et la loi qui impose automatiquement la peine d’inéligibilité à tous les politiques soupçonnés d’avoir détourné de l’argent public doit s’appliquer à elle aussi.
Les médias et les réseaux sociaux se sont fait un malin plaisir, à la limite du sadisme, de ressortir des archives où, enfourchant son cheval blanc anti-corruption politique, Marine Le Pen bataillait contre les politiques qui peuplaient les tribunaux. Elle exigeait, avec le bruit et la fureur qu’on connaissait au discours de l’extrême droite, l’application automatique de la peine d’inéligibilité.
Aujourd’hui, changement de ton. Même si de nombreux communicants expliquent que le tribunal, en l’occurrence, ne faisait qu’appliquer une loi votée au Parlement sous le mandat de François Hollande, sur l’automaticité de la peine d’inéligibilité, Marine Le Pen crie au procès politique. Elle et sa galaxie de l’extrême droite accusent le système de recourir à la justice pour l’empêcher de concourir en 2027 et de gagner les présidentielles.
Une des conséquences immédiates de cette réalité d’empêchement qui s’annonce pour Marine Le Pen est qu’elle puisse changer d’état d’esprit à l’encontre du gouvernement de Michel Barnier. Depuis l’installation de ce dernier, l’extrême droite a refusé, tactiquement, de s’allier à la gauche pour voter la motion de censure qui en ferait inévitablement tomber le gouvernement.
Aujourd’hui, alors qu’elle sent que le système qu’elle dénonce est sur le point de censurer son avenir politique, il y a de fortes chances qu’elle dégaine elle aussi l’arme de la censure, ne serait-ce que pour mettre Emmanuel Macron et son gouvernement dans l’embarras.
Ceux qui, parmi l’extrême droite, se résignent à cette sentence d’inéligibilité se consolent en disant que, si Marine Le Pen est empêchée par la justice de concourir pour l’Élysée, il y a toujours une alternative nommée Jordan Bardella.
Or, sauf à vouloir absolument vivre dans une réalité virtuelle, le très jeune et inexpérimenté Jordan Bardella n’a aucune chance de décrocher les cinquante et un pour cent des suffrages des Français pour être élu leur prochain président de la République. Récemment, lors de la tournée de promotion de son premier livre intitulé *Ce que je cherche*, avec une photo en noir et blanc mimant un livre de Barack Obama, le public a découvert l’extrême légèreté de son parcours, le manque d’épaisseur de sa personnalité, suscitant étonnements, voire moqueries.
Tout indique aujourd’hui que Marine Le Pen est en fin de parcours. Sauf miracle, le tribunal va confirmer la réquisition du procureur et sa liste d’accusations. S’il le fait, c’est la mort politique certaine pour Marine Le Pen et l’éloignement assuré du spectre de l’extrême droite de l’Élysée. Ce qui ne devrait pas être une mauvaise nouvelle pour tout le monde.
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