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Sous la coupole du Parlement marocain, lors d’une journée d’étude organisée par la Commission Justice, Législation et Droits de l’Homme à la Chambre des représentants, intitulée « Les droits de l’homme au Maroc et les défis des questions émergentes », Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice a livré un diagnostic précis sur les mutations des droits de l’homme face à l’émergence des nouvelles technologies et des problématiques globales.
Bien que son intervention ait été prononcée par Fatima Berkane, secrétaire générale de la délégation ministérielle chargée des droits de l’homme, le message était clair : le Maroc doit se positionner à l’avant-garde des réformes nécessaires pour répondre aux défis d’une époque où droits et technologies s’entrelacent.
Dans un style mêlant franchise et gravité, il a mis en lumière les profondes mutations des droits de l’homme face à l’essor des technologies numériques et des intelligences artificielles. Derrière ses propositions se cache une interrogation cruciale : sommes-nous prêts à affronter les dérives d’un monde de plus en plus connecté et contrôlé ?
Abdellatif Ouahbi, a livré un discours passionné sur les défis actuels des droits de l’homme au Maroc. Cette rencontre a offert une plateforme pour examiner les nouvelles dynamiques qui redéfinissent les principes fondamentaux des droits humains dans un contexte de changements sociaux et technologiques rapides. Dans son intervention, Ouahbi a souligné l’importance d’une approche dynamique pour garantir que les droits de l’homme ne soient pas figés dans le passé, mais qu’ils évoluent avec les nouvelles réalités.
Selon le ministre, le Maroc a parcouru un chemin considérable dans ce domaine, adoptant des réformes ambitieuses, notamment dans les domaines de la justice, de l’égalité des genres et de la protection des droits des minorités. Toutefois, le ministre a reconnu que le Maroc faisait face à des défis complexes liés aux questions émergentes, telles que l’impact des nouvelles technologies, le changement climatique et les disparités socio-économiques exacerbées par la pandémie.
Abdellatif Ouahbi a mis en lumière les paradoxes de l’ère numérique. Si les technologies modernes ouvrent des perspectives inédites pour l’éducation, la santé et la participation citoyenne, elles sont également un terrain fertile pour les abus. Ouahbi a déclaré l’utilisation irresponsable des réseaux sociaux, responsables de violations de la vie privée, de diffusion de fausses informations, et d’incitation à la haine.
« Pour la première fois, j’ai découvert que la liberté d’expression signifiait divulguer les secrets des gens », a-t-il déclaré avec ironie. Il a poursuivi en s’interrogeant : « devons-nous redéfinir le concept de liberté d’expression, ou revoir notre arsenal juridique pour mieux encadrer les abus ? » Pour lui, le moment est venu de réguler l’usage des intelligences artificielles et des réseaux sociaux, afin d’en minimiser les effets pervers
Ces phénomènes, qui menacent la cohésion sociale et la sécurité des États, posent des questions fondamentales sur l’exercice de la liberté d’expression dans l’espace numérique. Le ministre a également évoqué les lacunes des cadres juridiques internationaux, conçus dans une époque où l’intelligence artificielle et la criminalité cybernétique étaient à peine imaginables. Ces insuffisances compliquent la protection des droits fondamentaux dans un monde dans lequel les technologies évoluent plus vite que les lois.
Pour faire face à ces défis, Ouahbi a présenté plusieurs priorités. Il a plaidé pour moderniser les lois nationales afin d’encadrer des domaines comme la cybercriminalité, la violence en ligne et la protection des femmes dans les espaces publics et numériques. Il a également souligné l’importance d’une justice réactive et accessible, incitant les victimes, en particulier les femmes et les enfants, à signaler les violations des droits humains. Cela inclut un renforcement des sanctions contre les contrevenants et une simplification des mécanismes de signalisation.
Le ministre a souligné l’engagement du Maroc dans des conventions internationales telles que la Convention de Budapest sur la cybercriminalité, ainsi que dans les efforts des Nations Unies pour élaborer les normes et principes relatifs aux droits humains face aux nouvelles réalités. Ce positionnement traduit une volonté de s’inscrire dans une dynamique globale tout en protégeant les spécificités nationales.
Ouahbi a, en outre, tiré la sonnette d’alarme sur l’impact des technologies émergentes sur les processus électoraux. Selon lui, « il n’y a pas d’élections dans le monde qui échappent à la surveillance de l’État profond ». Poursuivant que « l’intelligence artificielle, en permettant la création de discours et d’images factices, pourrait redéfinir les campagnes électorales. Vous pourriez vous retrouver à prononcer des discours que vous n’avez jamais tenus, et les électeurs, dupés par cette manipulation numérique, pourraient voter en conséquence », a-t-il averti avec une pointe de désillusion.
Enfin, Ouahbi a réaffirmé que la préservation des droits humains au Maroc repose sur une approche transversale, impliquant toutes les institutions de l’État. Il a insisté sur l’importance de garantir aux citoyens marocains des droits intangibles, inscrits dans la Constitution, et fondés sur un héritage historique riche en luttes pour la dignité et la liberté. Les engagements évoqués devront se traduire par des réformes efficaces pour répondre aux attentes des citoyens et faire du Royaume un modèle en matière de droits humains dans un contexte global en constante évolution.
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