La visite d’Etat du président français, Emmanuel Macron, au Maroc, entamée lundi, a été marquée par plusieurs moments forts, faits d’un accueil royal, une célébration populaire, la signature de contrats de grande importance, mais également un discours devant le parlement marocain. 

Selon le professeur El Abbas El Ouardi, spécialiste en droit public et directeur du Journal Africain des Sciences Politiques, le Chef d’État français a, ce faisant, proposé de redynamiser les relations franco-marocaines, à travers un partenariat stratégique visant à inaugurer une ère de coopération renforcée.

Ce moment, décrit par El Ouardi comme « historique », constituera également une occasion pour les deux nations de travailler sur des fronts communs, qu’il s’agisse de la défense de la souveraineté, du maintien de la paix internationale ou de la gestion des crises régionales, notamment au Maghreb et dans le Sahel. Pour lui, cette coopération exemplaire entre deux partenaires égaux envoie un message clair aux pays qui hésitent encore à se joindre à cette dynamique.

Pour l’expert, cet acte marque un tournant majeur dans l’approfondissement des relations bilatérales entre le Maroc et la France, deux nations liées par une histoire commune et des relations fraternelles exemplaires. La rencontre officielle du lundi 28 octobre entre le Roi Mohammed VI et le Président de la République française, Emmanuel Macron, illustre la volonté des deux pays de renforcer une coopération déjà solide, inscrite dans un cadre précis de discussions préalables.

Le développement humain au cœur d’une vision commune

C’est est, a-t-il dit, une preuve claire de la volonté des deux chefs d’État de consolider une diplomatie active, qui s’étend désormais sur des axes stratégiques cruciaux tels que la coopération sécuritaire, la lutte contre le terrorisme, et les enjeux africains et internationaux.

L’initiative de Macron traduit une volonté affirmée de réinventer les relations bilatérales, en proposant ce nouveau cadre de partenariat pour 2025, à l’occasion du70ᵉe anniversaire de la déclaration de La Celle-Saint-Cloud qui avait avancé l’indépendance du Maroc, a encore relevé El Ouardi, notant que le président français affiche une vision dans laquelle confiance, échange et égalité deviennent les mots d’ordre.

Ce partenariat, fondé sur des valeurs partagées, viserait à aligner les priorités des deux nations tout en respectant leurs spécificités respectives, a-t-il estimé.

El Ouardi a en outre souligné que cet accord n’est pas une simple formalité diplomatique, mais bien une plateforme d’action concrète pour répondre aux attentes des deux parties. Parmi les défis à relever, il évoque la promotion de l’emploi, la lutte contre le terrorisme et la pauvreté, et l’instauration de stratégies durables. La reconnaissance, renouvelée et appuyée par Macron, de la marocanité du Sahara marque un jalon essentiel dans cette dynamique, car elle ouvre la voie à une coopération sans ambiguïté et renforce les fondements de cette alliance.

Le développement humain au cœur d’une vision commune

Ce partenariat repose en grande partie sur le développement humain, un pilier central pour la croissance et la stabilité des deux nations. Le Maroc et la France s’accordent pour faire de l’éducation, de la formation et de l’investissement social des priorités absolues. Selon El Ouardi, cette approche place le capital humain au cœur de la coopération, avec l’objectif et l’aptitude des générations aptes à relever les défis économiques et sociaux de demain.

Dans un monde marqué par l’instabilité régionale et les tensions géopolitiques, la France et le Maroc pourraient devenir des alliés privilégiés pour promouvoir un développement humain durable et inclusif en Afrique et au Moyen-Orient. La feuille de route proposée inclurait ainsi des initiatives concrètes en matière d’éducation et d’accès à l’emploi, accompagnées d’une coopération accumulée dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme.

Au-delà des aspects économiques et sociaux, le partenariat franco-marocain s’inscrit dans une vision géopolitique stratégique. Le Maroc, de par sa position unique en Afrique du Nord, à la croisée de la Méditerranée et de l’Atlantique, offre à la France un relais essentiel vers l’Afrique subsaharienne et le monde arabe.

Ce positionnement, analyse l’universitaire, confère au Royaume un rôle de hub géopolitique incontournable, permettant à la France d’étendre son influence tout en consolidant son ancrage en Afrique. Le Maroc et la France, forts de cette relation historique et stratégique, pourraient ainsi promouvoir une stabilité régionale et encourager des investissements bénéfiques pour toute la région, de la Méditerranée à l’Afrique subsaharienne.

Partenariat tourné vers la paix et la sécurité régionales

El Ouardi souligne également l’importance de la dimension sécuritaire de ce partenariat. Avec la montée des tensions dans le Proche-Orient et l’instabilité en Afrique du Nord, le Maroc et la France partagent des intérêts communs pour la paix et la sécurité régionales. Ce partenariat se veut ainsi un cadre d’entente qui renforcera les capacités des deux pays à agir en concert pour prévenir les crises et lutter contre les menaces globales, notamment le terrorisme.

De plus, le soutien du Maroc à la cause palestinienne, sous la conduite du Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, a souvent été apprécié par la France comme un élément stabilisateur dans la région. La contribution du Maroc à la reconstruction d’infrastructures en Palestine et son rôle de médiateur illustrent l’approche constructive du Royaume dans le règlement des conflits. Cette convergence de valeurs et d’objectifs conforte l’idée d’un partenariat tourné vers le développement durable et la résolution pacifique des tensions.

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